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VOYAGE D'ÉTUDE EN ALSACE - 17/18/19 JANVIER 2024

VOYAGE D'ETUDE EN ALSACE - 17/18/19 JANVIER 2024>


Les vignerons bio de champagne sont allés à la rencontre de leurs confrères bio alsaciens !

Un chouette programme d'étude, concocté par Emilie BROST et Lucie PIERRE, les deux chargées de mission viticulture à Bio en Grand Est, ainsi que le vigneron champenois Pascal DOQUET les attendait !

Durant ce road trip "Elsàss", dont le fil conducteur était "Le réchauffement climatique", les champenois ont pu découvrir 6 fabuleux domaines aux spécificités différentes :

Domaine VALENTIN ZUSSELIN, à Oschwir (biodynamie, traction animale et teintures mères)

Domaine BOESCH, à Westhalten (cave bioclimatique)

Domaine SYLVIE SPIELMANN, à Bergheim (biodynamie)

Domaine MARCEL DEISS, à Bergheim (complantation)

Domaine KUMPF & MEYER, à Rosheim (taille douce de la vigne)

Domaine LISSNER, à Wolxheim (agroforesterie et approche vigne sauvage)

Pour finir ce séjour, les vignerons ont été accueillis par le formateur PIERRE SANCHEZ, dans les locaux de DUO ŒNOLOGIE, avec qui ils ont pu échanger sur la vinification douce des effervescents. Dans un second temps, les

vignerons ont pu découvrir le laboratoire et percer tous les mystères des procédés d'analyse des vins !

Ce séjour fut un beau moment de partage et de cohésion, comme les aime tant notre Association !



CINÉ-DÉGUSTATION AVEC LE FILM "VIGNERONNES" DE GUILLAUME BODIN, LE MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2023, EN PARTENARIAT AVEC LE CINÉMA LA COMÈTE DE CHALONS-EN-CHAMPAGNE

CINE-DEGUSTATION avec le film Vigneronnes


Mercredi 13 décembre 2023 se tenait la dernière animation de l'année 2023 pour l'ACB, avec l'organisation d'un "CINE-DEGUSTATION"!

En partenariat avec le cinéma La Comète de Châlons-en-Champagne, elle fut l'occasion pour le grand public de pouvoir admirer le documentaire "Vigneronnes", réalisé par l'ami vigneron-cinéaste Guillaume Bodin

Près d'une soixantaine de spectateurs avaient répondu présents et ont pu ainsi découvrir le quotidien de quatre vigneronnes engagées en biodynamie au fil des saisons. Un film profond et émouvant mettant en lumière une relation tendre, maternelle, de ses femmes avec la vigne et leur vin.

A l'issue de la projection, la vigneronne bio Julie De Sousa accompagnée des vignerons bio Pascal Doquet et Antoine Chevalier sont venus témoigner de leur quotidien et vision du métier. "Bien que le milieu du vin évolue, avec une une féminisation progressive, les mœurs et traditions mettent du temps à évoluer, et il y a encore du chemin. Les femmes peuvent bien évidemment travailler le sol, travailler au chai.. malheureusement ca n'est pas une évidence pour toute la profession encore aujourd'hui" concède Julie De Sousa.

Pour finir, les heureux spectateurs ont pu déguster des champagnes bio et côteaux champenois bio des domaines adhérents !

Un beau moment d'échange et de partage comme les aime tant l'ACB !



INAUGURATION DU PREMIER ESPACE DE TRAVAIL DE L'ASSOCIATION DES CHAMPAGNES BIOLOGIQUES,
LE MARDI 12 DECEMBRE 2023

INAUGURATION DU PREMIER ESPACE DE TRAVAIL DE L'ASSOCIATION DES CHAMPAGNES BIOLOGIQUES, LE MARDI 12 DECEMBRE 2023


Mardi 12 décembre 2023 fut un grand jour dans l'histoire de l'ACB. Accompagnée d'élus du territoire, d'acteurs de la filière et de journalistes, elle a inauguré officiellement son premier espace de travail !

« C'est une nouvelle étape que l'ACB franchit, dans la droite ligne de sa professionnalisation progressive ! » se réjouit le président.

Situé au 24 rue Turenne, à Troyes, ce nouveau « QG » de l'ACB accueillera dès le début de l'année 2024 les bureaux d'Eva et Anne, les différentes réunions de travail de l'association, ainsi que les rencontres avec les professionnels du monde du vin et journalistes.

A l'image des valeurs d'ouverture, de partage, d'entraide que porte l'ACB depuis maintenant 25 ans, ce nouvel espace aura vocation à être également un véritable tiers-lieu dédié à ses adhérents et sympathisants : organisation d'animations spécifiques, mise en place d'une bibliothèque participative et lieu d'échange informel.

Enfin, implanté au cœur du bouchon troyens, dans l'une des plus jolies rues de la cité tricasse, ce local permettra de faire découvrir au plus grand nombre la viticulture biologique champenoise. Les premières rencontres grand public verront le jour courant de l'année 2024 !

"Ces locaux vont nous offrir « une belle vitrine » pour l'association, si j'ose dire, au demeurant excentrée par rapport aux deux villes marnaises traditionnellement associées au Champagne, mais à vrai dire comme un pied de nez à nos instances interprofessionnelles, ne nous faisant pas vraiment de cadeau, et finalement en cohérence avec l'origine géographique d'une grande part de ses administrateurs et du caractère pionnier de l'Aube ! Cet évènement témoigne de la vitalité de la viticulture biologique en Champagne !" finit par conclure le président.

Localisation du local : 24 rue Turenne, 10000 TROYES.

Espace de travail dédié aux salariées et aux adhérents de l'ACB

Accueil des journalistes et professionnels du monde du vin sur rendez-vous

Accueil du grand public occasionnel lors d'animations spécifiques et organisées



VIGNE BIO OUVERTE "COMPOST EN VITICULTURE BIO", CHEZ LE VIGNERON ANDRÉ HEUCQ,
À CUISLES (51), LE 23 NOVEMBRE 2023

VIGNE BIO OUVERTE


En 1973, André Heucq reprend le flambeau du domaine familial, situé au cœur de la vallée de la Marne. Il est alors la troisième génération. Très rapidement, le vigneron se convainc de la nécessité de revoir les pratiques culturales, et de retourner à une certaine forme de tradition : arrêt du désherbage, traitements limités. C'est finalement en décembre 2014 que le vigneron passe le cap et engage la totalité du domaine en Bio.

Depuis le démarrage de sa certification, le domaine a connu des bonnes mais aussi des mauvaises récoltes, « c'est durant les années difficiles que nous apprenons le plus ! » explique André. Il a fallu s'adapter : investir dans du nouveau matériel adopter de nouvelles techniques de travail. C'est à ce même moment, que le vigneron bio décide de se lancer dans la production de compost et constate très rapidement ses bénéfices pour la vigne, la rendant plus vigoureuse, plus forte.

Depuis, ses vignes en bénéficient chaque année !

Associé avec un éleveur de vaches du village voisin, André commence par récupérer du fumier fin juin début juillet, qu'il mélange ensuite à de la terre végétale, du compost de l'année précédente, des produits biodynamiques et de la valériane. Cet ensemble est bien arrosé, puis laissé sous bâche pendant quelques mois. Son épandage a lieu courant de l'automne. Bien évidemment, les conditions de stockage sont essentielles à la réussite d'un compost : la hauteur du tas, l'exposition, l'humidité, la température.

Suite à ces explications approfondies, notre hôte du jour nous emmène sur les hauteurs de Cuisles. Localisé à la lisière de bois, le tas de compost continue sa lente décomposition. « L'emplacement est idéale. L'ombre permet en cas de sécheresse d'éviter son dessèchement » souligne André. Le vigneron recouvre son compost d'une bâche respirante conçue en alsace, permettant de garantir les conditions optimales de décomposition par tous les temps : précipitations, sécheresse, vent.

En bonus, le vigneron fait visiter à ses heureux visiteurs du jour, la cuverie du domaine et notamment, la dernière pièce construite à l'arrière du bâtiment initial, dans laquelle sont enterrées de jolies amphores venant tout droit de Géorgie !



VIGNE BIO OUVERTE "VINIFICATION BIOLOGIQUE", CHEZ LE VIGNERON FLORENT DOUGE,
À NEUVILLE-SUR-SEINE (10), LE 6 NOVEMBRE 2023

VIGNE BIO OUVERTE


Florent reprend le domaine familial en 1996. Pendant 20 ans, le vigneron suivra la tradition familiale en se consacrant exclusivement au travail de la vigne.

D'un naturel curieux et ambitieux, Florent décide en 2016 de se lancer dans l'aventure de la vinification !

Ce changement structurel l'amène à repenser ses pratiques culturales! En premier lieu, Florent arrête le FOLPEL, dont il découvre après plus de 20 ans d'utilisation qu'il était l'origine de ses interminables allergies ! Puis, sont venus, l'arrêt des désherbants, et des produits phytosanitaires successivement. En 2019, il décide de sauter le pas et se lance dans la certification bio sur l'entièreté du domaine, soit 7 hectares de vigne répartis sur 12 parcelles !

Le vigneron avoue que la bio, ça n'est pas facile tous les jours, "cela demande davantage de prophylaxie, de présence dans les vignes. Mais quelle satisfaction au moment de la récolte !!"

Au chai, Florent a opté pour une approche la moins interventionniste possible afin de préserver toute la richesse et la complexité des terroirs. "Seuls les soufres et oxygènes sont utilisés, il n'y pas de filtration, ni de collage."

Le vigneron travaille avec différents contenants : Cuves Inox, Fûts en bois " d'âge de raison", dont il affectionne particulièrement pour ses capacités à isoler de petits lots et à protéger les vins grâce aux molécules émanant du bois. Dernièrement, deux pièces en grès sont venues rejoindre le labo du vigneron, qui d'après les premiers essais "fermeraient davantage les vins par rapport au fût en bois" Au total, c'est plus d'une quarantaine de vins différents que le vigneron prend plaisir à associer pour élaborer ces différentes cuvées de terroir : champagnes, coteaux champenois blancs & rouges.

Pour terminer, le vigneron fait déguster à ses heureux visiteurs de jolies cuvées 2018 laissant présager de prometteuses futures cuvées bio.

Cette VBO a été coorganisée avec Bio en Grand Est, la Chambre d'Agriculture de l'Aube, le Syndicat Départemental Des Eaux de l'Aube et l'Association des Champagnes Biologiques.

Intervenant pour la première fois, le SDDEA a pu sensibiliser les professionnels aux enjeux de l'eau du territoire viticole du barrois. Il a ainsi rappelé les conséquences de l'agriculture sur la qualité de nos eaux, biens fragiles et limitées, polluées par des années d'ignorance.

"Au cours de ces 10 dernières années, 13 molécules provenant de produits phyto couramment utilisés en viticulture ont fait l'objet de plus de 20 détections, dont 5 provenant exclusivement de produits dédiés exclusivement à la culture de la vigne : Terbuméton, Boscalid, Norflurazon, Desmethylnorflurazon, Norflurazon, Terbuméton Désethyl."



PREMIÈRES ANIMATIONS "DÉCOUVERTE DE LA FILIÈRE VITICULTURE BIOLOGIQUE EN CHAMPAGNE"
D'AUTOMNE 2023, À NESLE-LA-MONTAGNE (02), VAUDEMANGE (51) ET ECUEIL (51), AVEC LES VIGNERONS BIO
SÉBASTIEN SIMON, PIERRE DÉTHUNE et CHRISTOPHE LEFÈVRE - OCTOBRE 2023

PREMIÈRES ANIMATIONS


C'est à Nesles-la-Montagne, sur les hauteurs de Châteaux de Thierry, dans l'Aisne, que nous sommes partis à la rencontre du vigneron bio Sébastien SIMON, pour la première vigne bio ouverte de l'Automne. Coorganisée avec Bio en Grand Est, la Chambre d'Agriculture de la Marne, et le syndicat des eaux de l'Aisne, cette VBO fut l'occasion pour les professionnels champenois d'échanger autour de la conversion biologique.

Après un premier essai en 2012, c'est en 2019 que Sébastien renouvelle l'expérience et s'engage en BIO, souhaitant une meilleure reconnaissance des pratiques culturales adoptées par le domaine. " L'utilisation des produits chimiques n'a jamais été une partie de plaisir. Dès mon arrivée en 2000, j'ai fait le choix d'enherber mes vignes. Puis au fur et à mesure, j'ai essayé de tendre toujours vers le moins de produits chimiques utilisés. En 2012, j'ai tenté le passage au bio, mais l'année a été extrêmement complexe et il faut dire que je n'étais pas outillé correctement. Je n'avais à cette époque là qu'un pulvérisateur à 2 mains. Cela m'a permis de me remettre en question, de réfléchir. "

Depuis, Sébastien s'est doté d'un solo sur chenillard qu'il ne quitte plus ! "J'ai une surface de 6,5 ha répartie sur 4 villages et ai 2 chenillards. L'objectif étant de traiter en une demi-journée l'intégralité de la surface".

La saison 2023 n'a pas été si simple que cela nous confie Sébastien, en raison notamment d'un cumul de pluie assez important. Conséquences : une gestion de l'herbe plutôt complexe et un développement assez virulent de mildiou. Son trio gagnant pour une bonne gestion de l'herbe : lame intercep, débroussailleuse et cisaille !

Sébastien s'essaie également à l'éco-pâturage et à l'agroforesterie. Ses expérimentations se poursuivent jusque dans le chai, avec notamment sa toute nouvelle acquisition : un fût en inox !

deux actions de sensibilisation se sont tenues également dans le vignoble marnais, au cours desquelles les participants ont pu comprendre les enjeux de la viticulture bio dans la préservation de la qualité de l'eau, appréhender l'aspect réglementaire de la certification bio, et enfin découvrir le réseau des Champagnes Biologiques, ses actions et ses événements.

Une belle entrée en matière dans le monde de la Bio en AOC Champagne !

A l'occasion de ces deux temps, deux vignerons bio adhérents à l'ACB sont venus témoigner : Pierre Déthune situé à Ambonnay et Christophe Lefevre, vigneron coopérateur à Ecueil.

Convaincu depuis longtemps, c'est en 2019, que Pierre Dethune saute le pas, et se lance dans la certification bio ! Une conversion qui s'est passée sereinement, malgré l'année 2021 extrêmement compliquée. Le secret ? « L'entraide ! A Ambonnay, nous sommes un petit groupe de 4-5 vignerons, qui permet de s'entraider : prêt de matériel, conseil technique, soutien psychologique.. Etre accompagné est essentiel ! ». En ce qui concerne, les traitements, Pierre se remémore de son premier traitement en cuivre, avec 400g/ha. « On a un petit moment de doute, en se demandant comment cela peut bien marcher avec une si petite dose. Et puis finalement, on se rend compte que cela fonctionne et plutôt bien ! » s'amuse-t-il !

Christophe Lefevre est quant à lui en conversion depuis 2017. Une conversion qui s'est faite naturellement et sans trop grande difficulté. « La marche était tellement faible, que je me suis dit qu'il fallait y passer ! » Et puis cela à clarifier également les choses pour mes clients-consommateurs qui n'arrivaient à comprendre la certification HVE/VDC.. En plus d'être plus parlant, le label Bio est également beau moins compliqué en ce qui concerne la paperasse » nous avoue Christophe !



PARTICIPATION DE L'ACB À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU GAB 10
À TROYES LE VENDREDI 6 OCTOBRE 2023
& À L'ÉCOL'AUBE FESTIVAL À SAINT POUANGE LE SAMEDI 7 OCTOBRE 2023

PARTICIPATION DE L'ACB A L'ASSEMBLEE GENERALE DU GAB 10 A TROYES LE VENDREDI 6 OCTOBRE & A L'ECOL'AUBE FESTIVAL A SAINT POUANGE LE SAMEDI 7 OCTOBRE


Retour sur un week-end aubois, ensoleillé et surtout rempli de bonnes ondes positives pour l'Association des Champagnes Biologiques !

Vendredi 6 octobre, l'ACB participait à l'Assemblée Générale du Groupement des Agriculteurs Bio de l'Aube à Troyes ! Ce temps fort du GAB 10 a permis de dresser un bilan de l'année 2022, plutôt optimiste, avec une progression des conversions dans le département (+17 conversions, dont 10 domaines viticoles) et de nombreuses actions menées (fermes bio ouvertes, animations grand public, vidéo de promotion des produits bio aubois..).

Laure VERDEAU, la directrice de l'Agence Bio, nous a fait l'honneur de sa présence en seconde partie d'assemblée et nous a apporté un éclairage sur le marché actuel de la bio en France ainsi que sur les perspectives d'évolution ! Une présentation énergique fort appréciée par tous les participants et surtout donnant espoir ! "Pour que la bio continue d'être tirée par la demande, il faut que les citoyens puissent faire des choix éclairés, il faut qu'ils soient informés de ce qu'est le label bio !"

L'AG s'est clôturée par une dégustation de fromage & charcuterie de chèvre bio accompagnée de Champagne Bio Aubois du domaine FLEURY !

Le lendemain, le samedi 7 octobre, se tenait la 8ème édition de l'Ecol'Aube Festival, au Lycée Agricole de Saint-Pouange, avec au programme : conférences, ateliers, visites, concerts, stands de producteurs locaux ou d'associations engagées, activités pour enfants, restauration et buvette (bio et locale) !

Pour la première fois, l'ACB y tenait un stand, permettant de sensibiliser les auboises et aubois à la viticulture biologique en Champagne ! Un bilan plus que positif, avec la rencontre d'un public réceptif, enthousiaste et reconnaissant ! De quoi booster encore un peu plus le moral !



LES CHAMPAGNES BIO PRÉSENTS A LA FOIRE AGRICOLE DE CHALONS-EN-CHAMPAGNE
LUNDI 4 SEPTEMBRE 2023

LES CHAMPAGNES BIO PRÉSENTS A LA FOIRE AGRICOLE DE CHALONS-EN-CHAMPAGNE LUNDI 4 SEPTEMBRE 2023


L'ACB faisait sa rentrée cette année à la grande foire agricole de Châlons-en-Champagne !

Invitée par l'organisation de la foire, à l'occasion de ses 25 ans, l'association a pu rencontrer grand public, élus, étudiants et vignerons (pas encore en vendanges ), ce lundi 4 septembre ! Une journée riche en rencontres et en partage !

Alors que certains visiteurs se remémoraient avec nostalgie la viticulture ou l'agriculture de leur enfance exempte de tout produit chimique de synthèse, d'autres découvraient l'existence de notre association, de notre méthode culturale et de ses enjeux !

Représentée par Emilie Brost (la chargée de mission viticulture bio à Bio en Grand Est) et Anne Bisiaux (l'animatrice de l'association), l'ACB a pu sensibiliser les citoyens-consommateurs à sa cause et répondre à leurs nombreuses interrogations !



FÊTE DES 25 ANS DE L'ACB, LE 22 JUILLET 2023

FETE 25 ANS ACB 2023


Le 22 juillet 2023, l'ACB organisait une grande fête d'anniversaire à l'occasion de ses 25 ans d'existence !

Une fête particulière, puisque le matin même, l'ACB apprenait la perte de son premier président, Jean-Pierre FLEURY.

Un touchant hommage lui a ainsi été rendu par Pascal DOQUET ainsi que Jérôme BOURGEOIS, en début de fête, et une coupe de champagne Pascal DOQUET, 1989, date d'engagement du domaine FLEURY en biodynamie, a été proposée à l'ensemble des participants.

Ce fut l'occasion également, pour l'actuel président, Jérôme BOURGEOIS, de rappeler ô combien l'association n'a sans cesse évolué depuis ces 25 ans. Une belle aventure humaine qui s'est donnée pour ambition d'améliorer les pratiques culturales dans le vignoble champenois, et qui continuera jusqu'à ce que notre AOC Champagne devienne "irréprochable sur le plan environnemental ! ", comme l'aurait souhaité Jean-Pierre FLEURY..

Comme à l'accoutumée, un cochon à la broche a été proposé aux convives !

Cette belle fête s'est poursuivie par une animation musicale africaine participative ! Un chouette moment pour les enfants comme les adultes !

Après avoir soufflé les 25 bougies, s'est tenu le concert de clôture avec les talentueux musiciens du groupe Afro Jazz Band !



VIGNE BIO OUVERTE "DÉCOUVERTE D'UNE DISTILLERIE ENGAGÉE EN BIO",
À LA DISTILLERIE BONVALET, À PIERRY (51), LE 27 JUIN 2023


Le 27 juin dernier, Guillaume Bonvalet, fondateur de la distillerie BONVALET, accompagné de son fidèle distillateur Adrien Hardel, ont présenté aux professionnels champenois l'art de la distillation made in Champagne !

Guillaume n'est pas fils de vigneron champenois, mais rémois, passionné par l'univers du Champagne et surtout aventureux, l'amenant ainsi en 2012, à fonder sa propre maison de négoce de Champagne. Après cette première épreuve réussie, Guillaume ne souhaitait pas en rester là, étant « inéluctable que le monde de la vinification allait de pair avec le monde de la distillation ». C'est ainsi, que voit le jour en 2022, la distillerie BONVALET, à Pierry. Guillaume co-conceptualise son alambic avec la maison Holstein, une entreprise allemande réputée dans le monde entier. Il n'aura fallu pas loin de 3 ans, avant que ce mastodonte de cuivre n'arrive en Champagne. Pesant 7 tonnes à vide, cet alambic dit « à colonne » à la particularité d'être entièrement automatisé, lui permettant de réaliser des distillations en un temps record. « Il faut compter 2h30, à partir du moment où les rebèches sont chargées jusqu'à l'obtention du produit fini, le distillat. », nous explique Guillaume.

L'autre particularité est sa polyvalence, cette machine à la capacité de traiter les matières fermentées solides (aignes) comme liquides (tailles, rebèches, bas vins de dégorgement, cuvées) et produire in fine toutes sortes de distillats ! (gin, ratafia, whisky, fine champenoise, huiles essentielles..). « Nous avons par exemple distillé du vin tapé par un goût de souris. L'avantage de la distillation est qu'elle va permettre d'effacer toutes les imperfections ! ». Guillaume et Adrien s'adaptent à toutes les volontés. « La seule limite étant votre imagination » finit par conclure le responsable.

Conscient de l'urgence environnementale, Guillaume a souhaité inscrire cette distillerie dans une véritable démarche d'économie circulaire : les substrats utilisés proviennent des vignerons locaux , les résidus de distillations sont redonnés pour être épandues dans les vignes pour en faire un engrais organique, le méthanol résultant de la distillation est utilisé comme solvant pour nettoyer les cuves, ou renvoyer en usine de méthanisation afin d'obtenir du biogaz; ce qui tombe bien puisque l'alambic BONVALET fonctionne au biogaz. La boucle est bouclée !

Cette jeune et ambitieuse distillerie a convaincu notamment le vigneron bio vrignolait, Dominique Lelarge : « depuis quelques années, je souhaitais diversifier ma gamme de produits. En 2020, j'avais fait réaliser, chez un petit distillateur ambulant, du ratafia. Ayant eu une très belle récolte en 2022, j'avais une quantité importante de rebèches. Contacté par la distillerie, en début d'année 2023, j'ai été séduit par leur concept, le large panel des possibilités. J'ai donc livré des rebèches de chardonnay et de meunier, qui ont été distillées séparément. Aujourd'hui, nous réfléchissons aux assemblages »

Guillaume nous assure, « chaque matière, chaque terroir, chaque cépage donneront des distillats avec des propriétés organoleptiques complétement différentes, et ce même à un très fort degré d'alcool ! »



RETOUR SUR LES ANIMATIONS POUR LES ADHÉRENTS DE L'ACB, ORGANISÉES EN MARS 2023


Retour sur un mois de mars riche en animations pour les adhérents de l'association des champagnes biologiques !

Au programme :

- "Initiation à la taille douce" avec Olivier HORIOT et Mélanie BOUCHERAT, le 2 mars 2023 :

Accueillis par Olivier, lors d'une belle après-midi d'hiver, nos adhérents ont pu appréhender les fondamentaux de la taille douce. Basé sur le respect du flux de sève, ce mode de taille a pour avantage d'augmenter la vitalité des pieds de vigne ! Ce faisant, il est un atout de taille contre les maladies du bois de la vigne. Un grand merci à Olivier et Mélanie pour leurs précieuses explications !

- « Journées de dégustation des vins clairs bio », les 10 et 15 mars 2023 :

Comme à l'accoutumée, l'ACB a organisé ses journées de dégustation de vins clairs bio. Après une visite du domaine accueillant la journée, les adhérents ont pu faire déguster leurs vins et échanger autour de leurs pratiques. Une chose est sûre : le millésime 2022 s'annonce prometteur ! Ces journées se sont terminées par des repas conviviaux, riches en échanges et partages. Un grand merci à nos deux domaines adhérents pour leur chaleureux accueil !

- « Journée d'accueil pour les nouveaux adhérents de l'ACB », le vendredi 31 mars 2023 :

Enfin, comme tous les deux ans, s'est tenue la journée dédiée aux nouveaux adhérents de l'ACB. L'objectif ? Découvrir l'association, son fonctionnement et surtout tisser des liens entre les membres. Les participants ont également pu découvrir les belles installations du domaine Lacourte-Godbillon. Un grand merci à Géraldine et Richard DESVIGNES pour leur hospitalité.



VIGNE BIO OUVERTE "VINIFICATION BIOLOGIQUE", CHEZ LE VIGNERON LAURENT VAUVERSIN (51),
À OGER, LE 28 FÉVRIER 2023


En ce mois de février, nous avions rendez-vous avec Laurent VAUVERSIN, à Oger, en Côte des Blancs, pour une Vigne Bio Ouverte consacrée à la vinification biologique !

Ce moment privilégié a été l'occasion pour Vincent LOEZ, responsable de la gestion et de la préservation de la ressource en eau potable au sein de l'agglo d'Epernay de rappeler l'incidence de l'utilisation des produits de synthèse, et notamment des herbicides dans la pollution des aires d'alimentations de captage d'eau potable.

Vincent explique que cette pollution a bien évidemment un impact sanitaire, puisque in-fine l'eau est bue par la population ! Mais elle a également un impact économique considérable : " Il faut compter des millions d'euros d'investissement. Aujourd'hui les coûts d'entretien sont très élevés, notamment à cause du charbon, qui est LE principe actif utilisé pour retenir les molécules de produits phytosanitaires de synthèse.

Le plus alarmant est que nous retrouvons encore maintenant des métabolites issus de pesticides de synthèse interdit depuis maintenant 25 ans ! "

A l'heure où la ressource en eau est de plus en plus menacée, Vincent finit par conclure : " En tout état de cause, moins nous utiliserons de produits, moins nous en retrouverons dans l'eau " !

De son coté, Laurent VAUVERSIN commence par présenter à ses hôtes, la longue histoire de son domaine. Celle-ci commence au 17ème siècle lorsque la famille VAUVERSIN s'implante dans la Côte des Blancs.

C'est à partir de 1929, que naît le domaine VAUVERSIN, tel qu'on le connaît aujourd'hui. Son arrière-arrière-grand-père fait ainsi le choix audacieux et quelque peu visionnaire, de ne plus vendre ses raisins au négoce, mais de se charger de la vinification ainsi que de l'exportation des bouteilles de champagne et des tonneaux de coteaux champenois. La plupart iront vers la capitale !

Depuis, la maison VAUVERSIN n'a sans cesse continué de s'agrandir de génération en génération : création de l'actuel chai, augmentation de la taille du vignoble et développement de l'export.

Laurent, lui, n'avait initialement pas l'intention de reprendre de suite le domaine. " J'ai fait un BTS Viti-Oeno au lycée viticole d'Avize. Puis, je suis parti à l'étranger, en Australie. Lorsque je suis revenu, j'avais pour projet de repartir. Mais, mon père, suite au départ en retraite d'un de ses employés m'a proposé de travailler au domaine. J'avais plein de projets en tête, je me suis dit c'est finalement maintenant, et pas demain ! Je suis donc revenu un peu plus tôt que je ne l'avais imaginé ".

Laurent reprend, fin 2010, le domaine de 3 Ha, alors âgé seulement de 22 ans ! Bien que jeune, Laurent impose quelques conditions, et notamment celui du passage en bio. Son père n'a pas été très dur à convaincre, puisque lui-même avait fait le choix de se passer d'herbicides dans les années 1995 et avait repris la charrue en 2002. Ainsi, en 2011, l'intégralité du domaine passe en bio !

" Ici, nous avons de la chance, nous n'avons pas de perte significative liée aux maladies. " Ce que redoute davantage le vigneron est la gelée.

" Mon grand-père disait, tu t'en prendras une bonne tous les 10 ans ! Mais, ces dernières décennies, nous sommes de plus en plus confrontés à des gelées tardives et impactantes pour le vignoble : 2012,2013,2016,2017,2019.. cela commence à faire beaucoup. Mon vignoble étant majoritairement en plaine, c'est un facteur à prendre en compte ".

Dans le vignoble, Laurent favorise la biodiversité de manière pragmatique. Il met en place des couverts depuis 2016 : radis fourrager, moutarde blanche, seigle, vesce.. ; ainsi que des plantes aromatiques en bout de rang et des arbres.

Mais attention, pas n'importe quel arbre ! Est-ce le fruit du hasard, mais son frère est pépiniériste en Bretagne à la pépinière des Simples de Cohan où sont greffés de nombreuses variétés de fruitier. Outre la variété, il faut souligner que le choix du porte-greffe est tout aussi primordial que pour la vigne. La forme future de l'arbre, son ombrage et son système racinaire sont aussi des points étudiés pour adapter au mieux au terroir et à la viticulture. Le conseil et la vente d'arbre pour les vignerons qui souhaitent se lancer en vitiforesterie font maintenant partie intégrante de l'activité de son frère.

Au domaine Vauversin, la vinification est plutôt simple, il n'y pas de collage, pas de filtration, pas de passage au froid en cuve réfrigérée ! Il réalise sa stabilisation tartrique de manière naturelle pour ses fûts, en les amenant dehors, lorsque l'hiver s'installe !

Petite particularité, aucun pompage n'est utilisé pour l'entonnage des moûts vinifiés en fût, tout est fait par gravité !

A la question du sans soufre, le vigneron est plus sceptique. " Depuis 2018, je fais un parcellaire sans soufre. En 2021, j'ai étendu mon expérimentation sur plus de vins, et j'ai été déçu du résultat. Cela avait gommé certaine particularité entre mes parcellaires et avait tendance à uniformiser les vins. Certaines parcelles s'y prêtent mieux que d'autres semble t-il ". Même chose pour les levures, après plusieurs essais, Laurent nous explique que les levures indigènes sont pour lui, celles qui apportent davantage de caractéristiques et d'identité à ses vins.

Enfin, côté vin, le vigneron indique ne pas chercher le côté oxydatif. Il fait le choix de ne pas soutirer de manière précoce pour utiliser la capacité naturelle des lies à capter l'oxygène. La lie est pour lui un précieux allié de la vinification bio et du bas sulfite "Je laisse le plus longtemps possible sur lies, jusqu'à la mise en bouteille."

Un grand merci à Laurent pour son accueil, ses explications, son accessibilité, pour cette très belle dégustation des vins clairs et de champagnes !



LE VENDREDI 10 FÉVRIER 2023, S'EST TENUE LA TRADITIONNELLE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ACB,
À VERTUS, DANS LA MARNE


Cette AG est venue clôturer l'année 2022, année marquée par une très belle récolte pour nos adhérents et qui fut une belle récompense de tous leurs investissements.

Lors de cette assemblée, le président de l'ACB est revenu sur l'incroyable expansion de l'ACB depuis sa création, il y a 25 ans. Initialement, composée de 11 membres, l'ACB a en effet, enregistré en 2022, 167 structures adhérentes. Cette dynamique se retrouve également à l'échelle de la viticulture biologique en Champagne, puisqu'on enregistre près de 3000 hectares engagés !

« 3000 hectares, qui ne reçoivent, ni insecticides, ni herbicides, ni fongicides de synthèse ! Plus 500 structures viticoles qui ont choisi de respecter le vivant, la biodiversité, l'eau, les sols, la santé des citoyens et des consommateurs ! Qui montrent que cette viticulture est possible et souhaitable. Nous ne pouvons que nous en réjouir. » explique le président, Jérôme Bourgeois, lors de son rapport moral.

Comme à l'accoutumée, l'AG fut l'occasion pour chacune des cinq commissions de travail que compte l'ACB (protection du label, technique, communication, animation & formation et salon) de présenter leurs actions passées et leurs projets pour l'année 2023.

La commission salon est revenue tout particulièrement sur la 11ème édition du salon Bulles Bio en Champagne, organisée en avril 2022, après deux ans d'absence en raison de la crise sanitaire. Organisé pour la première fois aux Halles du Boulingrin à Reims, le salon de l'ACB a rencontré un fort succès avec plus de 600 visiteurs professionnels !!

A l'occasion des 25 ans de l'ACB, en cette année 2023, Bertrand Gautherot, ancien président de l'ACB, est revenu quelques minutes sur les temps forts de l'ACB. Il en a profité pour rappeler les fondements de l'association, que sont : le partage des connaissances, l'entraide, et la défense de la viticulture biologique, seule méthode culturale, permettant de préserver notre écosystème !

A l'heure où les conséquences du réchauffement climatique ainsi que les dégâts liés aux produits pollueurs sont de plus en plus visibles, il semble plus que jamais nécessaire de continuer le chemin entrepris... Long live the ACB !!

Enfin, pour clôturer cette journée, les participants ont pu assister à une représentation théâtrale jouée par la comédienne Pauline Méreuze, issue de son spectacle « La Parcelle Rose » (Compagnie Mangeront-ils ?).

Immersion décalée dans le monde du champagne !"



COMMISSION TECHNIQUE PLÉNIÈRE, AU DOMAINE BARBICHON, À GYE SUR SEINE, LE 2 DECEMBRE 2022


La commission technique de l'ACB s'est réunie à Gyé-sur-Seine, au domaine Barbichon, ce vendredi 2 décembre. Animée par Anaëlle Comestaz, de BIO GRAND EST, les référents de la commission technique, Delphine Brulez et Olivier Horiot, ont fait le bilan des actions réalisées en 2022.

Puis, un atelier table ronde, a permis d'échanger sur les besoins des adhérents à court, moyen terme et long terme. L'objectif ? identifier les axes de travail à proposer au conseil d'administration de l'ACB. Parmi les pistes avancées : l'évolution du matériel agricole et de la gestion des sols, les aménagements favorables à la biodiversité, la résilience au changement climatique, les modes de tailles, la gestion phytosanitaire, avec un focus sur l'utilisation des PNPP, les évolutions des processus fermentaires liés au vendanges chaudes, ou encore la nécessité de créer un portail numérique abritant les supports techniques issues des différentes structures régionales du réseaux des agro-biologistes.

Très animée la réunion a été suivie par un repas organisé au restaurant qui a permis aux adhérents de se retrouver dans un cadre chaleureux, après cette période très chargées d'expédition à l'approche des fêtes.



TÉMOIGNAGE DU VIGNERON, LAURENT BENARD, LORS DE LA MATINÉE
"DÉCOUVERTE DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE", LE VENDREDI 18 NOVEMBRE 2022, À AŸ


À l'occasion de la matinée dédiée à la présentation de la filière viticulture biologique en Champagne, le vigneron bio Laurent Bénard est venu témoigner de son parcours :

« Je suis revenu sur le domaine familial situé à Mareuil-sur-Aÿ, en 1991. Cependant, mon intérêt pour la viticulture biologique, s'est manifesté bien avant, puisqu'un de mes cousins, vigneron également, s'était engagé dans cette démarche dès les années 1970 ! Il fait partie des pionniers de la Champagne, et pour ma part, m'a énormément inspiré »

Conscient des avantages qu'apportent l'agriculture biologique à la culture de la vigne, Laurent décide de convertir une partie de son vignoble en bio dès 1995. Hélas, sa conversion ne se passe pas aussi bien que prévue. « Le morcellement des parcelles, la forte pression familiale et enfin l'année 1995 compliquée m'ont conduit à stopper cette conversion », nous explique-t-il.

Pour autant, cet ingénieur en microbiologie de formation décide de ne pas complétement tourner le dos à cette pratique culturale, dont il connait les bénéfices.

Fort de l'expérience acquise au fil des années, c'est en 2009, que Laurent relance sa conversion en créant une seconde exploitation dédiée à la viticulture biologique. « Cette création s'est accompagnée d'une nouvelle marque, dénommée Laurent Bénard. Bien que, je n'étais pas forcément POUR ce nom ! » s'amuse - t-il.

Depuis un an, c'est Charles, son fils, qui a repris la main du « domaine Laurent Bénard » et qui compte désormais 2,45 hectares. « On y vinifie nos vins, avec une volonté de faire des champagnes différents, dont certains sans sulfites. On tente des choses, on s'amuse un peu ! L'objectif étant tout de même de diminuer peu à peu la production conventionnelle pour augmenter la partie bio».

Et à la question « pour quelle raison avez-vous décidé de passer en Bio ?, Laurent Bénard y répond sans hésitation : « la qualité du raisin ! je n'ai jamais eu de pourriture sur des raisins bio contrairement à mes raisins conventionnels. Et en 2017, par exemple, j'ai fait un millésime en bio, je peux vous garantir que je ne l'aurais jamais tenté avec mes raisins conventionnels. »

Un grand merci à Laurent pour sa présence et pour ce témoignage très intéressant !




VIGNE BIO OUVERTE "DÉCOUVERTE DE LA VITICULTURE BIOLOGIQUE",
CHEZ LE VIGNERON GUILLAUME MARTEAUX À BONNEIL (02), LE 8 NOVEMBRE 2022

VIGNE BIO OUVERTE


Organisée dans le cadre du mois de la bio, avec Bio Haut de France, cette rencontre nous a permis de faire la connaissance de Guillaume MARTEAUX, jeune vigneron axonais. Guillaume réalise sa formation professionnelle au BTS VO à Avize en 2003, durant laquelle la viticulture bio est malheureusement à peine évoquée aux étudiants.

Le domaine familial s'étend sur 8,70 ha dans la vallée de la Marne, à BONNEIL. Constitué de 54 parcelles, le parcellaire a la particularité d'intégrer environ 80 ares présentant une pente à plus de 50%, donc où il très difficile de gérer érosion et travail du sol.

Il signe dans un premier temps un « contrat d'agriculture durable » dans le cadre de la PAC avec La Chambre d'Agriculture et commence à enherber ses inter-rangs. Il bénéficie ainsi d'abattements fiscaux durant 5 ans.

En 2008, il acquiert un tracteur mono-rang et des inter-ceps hydrauliques. Il réduit progressivement son utilisation de produits fongicides de synthèse, préférant utiliser du cuivre en début et fin de saison. Il n'a jamais utilisé d'insecticides, ni herbicides de pré-levée.

En 2018, il se sent prêt, et lance la conversion bio sur 2 ha du domaine. En 2022, il a réalisé sa 1ère vendange bio sur ces 2 ha.

En 2020, convaincu que la conversion est réalisable et nécessaire (Guillaume n'a pas utilisé de pesticides de synthèse sur l'ensemble du domaine depuis 2018 pour s'en convaincre), il poursuit sa conversion sur les 6 autres ha restants. « Il fallait que mes parents soient eux aussi rassurés, ce n'était pas évident pour eux, mon père appréhendait beaucoup cet engagement. »

En 2021, il est très fier d'avoir pu récolter grâce à sa grande persévérance 5500 kg / ha, un résultat sensiblement identique, voir supérieur, à ceux des vignerons en conventionnel de la zone.

Concernant les sols, le vigneron réalise en moyenne 3 binages et la tonte en fonction des besoins, au rotofil. Guillaume adore la mécanique et aime à créer lui-même ses outils de pulvérisation.

Cette année, il a fait une demande pour intégrer le groupe Biodyvin. Il a mis en place les traitements biodynamiques en même temps que son passage en bio.

Il réalise les cueillettes des plantes disponibles autour de chez lui, comme l'Ortie, achète les autres préparations directement au MABD.

Toutes les fermentations à froid sont déposées seules, les décoctions peuvent être ajoutées aux traitements cupriques.

Ils évoquent les bons résultats qu'il a pu obtenir grâce à la Valériane, pulvérisée après des épisodes de gel, l'Achillée qui aide les vignes à réguler l'évapo-transpiration et l'association « Bourdaine-Prêle » qui lui semble très efficace.

« Travailler avec les plantes, cela nécessite d'y consacrer du temps, mais c'est également très agréable d'apporter ces soins, rien à voir avec les phytos ! Et puis pour moi la biodynamie, c'est un peu comme une famille. L'idée de partage y est très forte. »

Guillaume conseille la lecture de l'ouvrage de Justine VICHARD « La Phytothérapie appliquée aux Vignes expliquée par les Plantes », Ed. Pacte Végétal, grâce auquel il a beaucoup appris.

Le père de Guillaume, Joël Marteaux était pépiniériste et 95% de domaine est toujours planté en sélection massale.

« Il me semble que la qualité du matériel végétal en place permet à mes vignes d'être plus résistantes. Je vois très nettement la différence entre ma parcelle de meunier, plantée de clones, et mes autres parcelles plantées de massales. Les clones sont plus sensibles au mildiou, une fois que les premières tâches apparaissent, la propagation va y être hyper fulgurante. C'est la même chose par rapport aux événements climatiques extrêmes. On néglige trop la qualité du matériel végétal dans nos réflexions sur l'avenir du vignoble ... Je vais à mon tour sélectionner sur 3 ou 4 ans, les pieds qui me serviront à réaliser des greffons. Travailler avec du matériel végétal très adapté à mon terroir me semble vraiment judicieux.»

Guillaume nous fait visiter son cellier. Il a lui-même construit le bâtiment qui accueille son pressoir Diemme acheté en 2012, les cuves et les 55 tonneaux 228 L qui contiennent les vins clairs 2022. Il affectionne particulièrement des fûts en Chêne Sessille ou Chêne Rouvre fabriqués à la tonnellerie de Fouailly (Jérome Fouailly, Mérandier et Tonnelier, Meilleur ouvrier de France). Il a aussi commandé des amphores en céramique chez Biophytos pour faire des essais de macération.

« Avec ces changements de pratiques, j'ai l'impression de me réapproprier mon terroir. Avec la belle qualité des raisins obtenue à la vendange, tout suit derrière. Cela me donne bien d'autres perspectives sur les vinifications. Les fermentations se font grâce aux levures indigènes. J'utilise du souffre minéral volcanique grâce à l'acquisition d'un générateur. Je vinifie sur lie, ne fais ni collage, ni filtration. Mes vins ont changé. Ils sont moins sensibles à l'oxydation, aux déviances ; ils me semblent plus résilients. »

Les premières bouteilles bio du domaine seront commercialisables en 2024.

Les animatrices de l'USESA (Union des Services d'Eaux du Sud de l'Aisne) qui participent à la rencontre, rappellent que, dans ce secteur de l'AOC Champagne, 3 usines de traitement des eaux ont dû être installées du fait des contaminations des masses d'eau par les pesticides viticoles.

« Réaliser des actions préventives comme susciter les conversions à la viticulture bio, est beaucoup moins coûteux pour la collectivité que de devoir organiser des mesures curatives, comme construire une usine de traitement, surtout dans le contexte de diminution de la ressource hydrique que l'on connaît aujourd'hui. »

Merci pour cette belle visite Guillaume !!




VIGNE BIO OUVERTE "LE COMPOST BIODYNAMIQUE" CHEZ LE VIGNERON ALAIN RÉAUT,
À COURTERON, DANS LA CÔTE DES BAR, LE 17 OCTOBRE 2022

VIGNE BIO OUVERTE


Pour Alain le partage des connaissances est essentiel et fait partie des valeurs de la biodynamie. « Attention, je ne suis pas un scientifique et je ne livre pas des recettes à appliquer à la lettre, j'aimerais juste apporter mon retour d'expérience. » Et cette expérience est assez longue comme Alain a démarré la production de compost en 1993.

« Au départ, on a fait avec les moyens du bord ! Pour l'apport en matière végétale, je n'avais que de la paille conventionnelle à disposition. La matière ne se décomposait pas correctement. Les pesticides, fongicides, raccourcisseurs, bloquaient la transformation. Ensuite, j'ai eu la chance de travailler avec La Chanvrière de l'Aube. Ils ne savaient pas quoi faire des poussières de chanvre, on nous payait même le transport de la matière première pour se débarrasser ! Comme le chanvre n'a pas besoin d'être désherbé et n'est pas sensible aux maladies fongiques, il ne contient pas de pesticides, c'était l'idéal. »

A la différence de la paille, constituée de cellulose, le chanvre, contient de la lignine. Il peut absorber 350 fois son poids en eau. La lignine va se décomposer plus lentement et libérer plus graduellement l'azote dans les sols, assez différemment du compost à base de paille qui aura lui un effet « coup de fouet ».

Alain a été à bonne école, suivi au départ par le conseiller François BOUCHET, il a continué son apprentissage auprès de Pierre MASSON.

« Les qualités d'un compost son liées aux types de matières premières utilisées bien sûr, mais il faut surtout des matières de qualité, pour appeler la vie ! »

« On me demande souvent des analyses chimiques des composts. Pour ma part je ne prête pas trop attention aux analyses, je préfère considérer le potentiel « énergie » du compost (que seule l'analyse par « cristallisation sensible* » indique).

Déjà, il faut un bon équilibre entre le végétal et l'animal.

« La composition que je préconise, c'est environ, 50% de fumier de cheval, 25% de fumier de vache et 25% de matière végétale (chanvre et/ou bois blanc). Enfin du basalte et les préparations biodynamiques. Les résidus de marc sont à éviter, car il ne faut pas apporter de tanin au mélange. J'évite également les déchets de bois résineux. ».

Le producteur rencontre aujourd'hui un important problème d'approvisionnement : avec l'augmentation importante du prix des engrais, leur raréfaction, les fermiers répercutent les augmentations et font souvent des échanges avec les centres équestres auxquels ils fournissent la paille ... Paille et fumier de cheval se font rares ... De manière générale les matières premières sont mieux recyclées qu'autrefois et le producteur de compost doit chercher de nouveaux réseaux d'approvisionnement.

Alain nous conduit sur son champ de production, où vient d'être livré un camion de fumier de cheval. « Un compost doit être accompagné. On arrose les tas, en fonction de l'humidité, on les retourne une première fois. Quand le compost commence à fumer, on le retourne à nouveau et on dépose les préparations biodynamiques qui vont se diffuser durant le stade de la fermentation. »

Pour en savoir plus sur les six préparations biodynamiques à base de plantes (Pissenlit, Achillée millefeuille, Camomille, Ortie, écorce de Chêne et Valériane) selon la méthode développée par Rudolph Steiner, on peut se référer au site de BioDynamie Services : https://www.biodynamie-services.fr/.../preparation...

« On observe 4 stades de maturation, d'une durée variable suivant l'époque de fabrication (été/hiver), qui nécessitent dans tous les cas une observation rigoureuse du bon déroulement des phases successives :

1/ Stade Fermentation

2 Stade Champignon

3/Stade Acarien

4/Stade Ver de compost (ver rouge), soit le moment où les sangliers viennent défoncer les tas, au bout de 8 à 9 mois de maturation.

Alain nous fait toucher et sentir la belle matière colloïdale des composts matures. « Un compost ne sent jamais mauvais, sinon c'est qu'il est raté. »

Pour savoir comment utiliser les composts, la clé est dans l'observation des plantes qui poussent sur les parcelles. Alain conseille l'ouvrage de référence en la matière, « Les plantes bio-indicatrices » de Gérard DUCERF, éditions Promonature, dont il explique la logique à son auditoire dans sa vigne qui borde le champ de production.

« Le sol appelle la plante ! En fonction de l'état du sol, des conditions météo, la levée de la dormance des graines s'opère. Le sol, le climat, génèrent la germination de graines spécifiques. On peut donc précisément connaitre l'état du sol en regardant quelles graines y ont germé.

Sur nos sols, l'état d'équilibre se situerait entre la présence du Brome commun, du Mouron blanc et de la Véronique bleue ! Et de l'autre côté, un engorgement en matière organique sera révélé par le Pissenlit. »

Nous observons sur l'inter-rang quelques Rumex, signe de tassement « le sol a besoin d'air ! », et de Séneçon, signe de « lessivage vertical. Mais attention, il faut bien qu'une variété soit très représentée pour qu'elle livre une indication pertinente. »

Par contre, il ne suffit pas d'apporter de la matière organique, « il faut savoir ce que ce que l'on vise ; il faut que la terre respire. Le sol a subi les tassements des engins, il faut l'aérer. Pour relancer la « respiration » du sol, je conseille d'effectuer un griffage sur un horizon de 6 cm, le matin, le soir et encore le matin. Attention, le travail du sol ne doit pas entamer le système racinaire.

C'est bien de poser les composts à cette époque-ci quand il fait encore relativement chaud, mais pas trop sec, pour qu'il soit actif. Le compost sèche assez vite. »

Interrogés sur les couverts végétaux, Alain explique, « dans le cas d'une reprise de sols impactés par les herbicides, d'un sol dont on souhaite régénérer la couche arable, au démarrage de la conversion par exemple, cela peut être très utile d'implanter des plantes racinaires.

Pour ma part dans mes vignes où les sols respirent, je ne vois pas l'utilité d'implanter de couverts, je préfère assurément laisser pousser les plantes autochtones qui seront plus variées, plus adaptées et indicatrices. »

« Après toute ces années, sur mon terrain de production, la flore a complètement changé. Comme je modifie les emplacements des tas tous les ans, je constate que les plantes dont sont issues les préparations biodynamiques s'installent sur l'emplacement des anciens tas ! Ce qui continue de tant m'étonner comme ces préparations ne contiennent pas de graines !

Par contre je suis très inquiet, car je remarque que les petits chênes parfaitement adaptés au terrain jusque-là, ont les extrémités de leurs branches en train de mourir, ce qui présage de la mort de ces arbres, à plus ou moins long terme. Cela me fait penser à la constatation très inquiétante faite par Gérard DUCERF que maintenant partout sur la surface de la terre, le taux de matière organique est devenu beaucoup trop bas, se traduisant par la disparition du complexe Argilo-Humique »

Pour aller plus loin sur le cadre réglementaire du compostage en AB : http://www.itab.asso.fr/.../echo-mo/article_echo_m...

(*) : Cristallisation sensible : Ehrenfried Pfeifer chimiste et agronome allemand a inventé cette méthode en 1925 sous l'impulsion de Rudolph Steiner. La matière incorporerait des « forces » qui lui « donneraient » un « pouvoir » de « mise en forme ». La présence de ces « forces » s'exprimerait par la capacité des substances à organiser la cristallisation du chlorure de cuivre à partir d'une solution, et par évaporation dans des conditions de température et d'hygrométrie prédéfinies. Dans un environnement « défavorable », cette capacité serait considérablement affaiblie ou modifiée.




REPAS DE L'ÉTÉ DE L'ACB, LE 22 JUILLET 2022

REPAS DE L'ÉTÉ DE L'ACB, LE 22 JUILLET 2022


C'est dans la Côte des Bar, et plus particulièrement à la salle des fêtes de Noé-les-Mallets que s'est tenu notre grand repas festif de l'Eté pour son édition 2022.

Au menu cette année : cochon de lait farci accompagné de salades faites maison. Sans oublier les vins ainsi que les savoureux desserts apportés par les participants.

Comme chaque année, ce fut un beau moment riche en partage et en rencontres !

Pour finir, une balade digestive nous a été proposée par Colette ! Nous avons pu notamment y découvrir son rucher ainsi que son pressoir.

Un grand merci à Delphine Brulez et à Colette Bonnet pour l'organisation de ce traditionnel repas au sein de l'association !




VIGNE BIO OUVERTE « BIODIVERSITE » AU CHAMPAGNE BONNET-PONSON
AVEC LA LPO CHAMPAGNE-ARDENNE, LE MERCREDI 22 JUIN 2022

VIGNE BIO OUVERTE « BIODIVERSITE » AU CHAMPAGNE BONNET-PONSON AVEC LA LPO CHAMPAGNE-ARDENNE, LE MERCREDI 22 JUIN 2022


Cyril BONNET conduit un domaine viticole dans la Marne de 10 ha répartis sur une cinquantaines de parcelles sur les villages de Chamery, Vrigny, Coulommes-la-Montagne et Verzenay. Le long de cette façade de la Montagne de Reims, les nombreux revers de la côte créent des terroirs aux expositions variées, allant de plein nord à sud-est. La nature des sols change également selon les villages et lieux-dits, entre le sable, le calcaire et l’argile.


Entré en conversion bio en 2013, Cyril a pour objectif d’avoir le moins d’impact possible sur la biodiversité, tout en produisant du raisin de qualité. Il maintient un enherbement permanent sur l’ensemble des parcelles d’août à février. D’avril à juillet, il entretient les sols par un labour superficiel, par griffage et binage, en fonction des conditions météorologiques.


La protection contre le mildiou et l’oïdium est réalisée à l’aide de fongicides naturels (cuivre et soufre) complétés par des préparations à base de plantes locales élaborées au domaine (macération et infusion d’orties, prêle notamment).


Même si ces pratiques sont déjà assez respectueuses des écosystèmes, le vigneron souhaite encore les améliorer. En 2020, il choisit d’être accompagné par la LPO Champagne Ardennes, via le projet Trame Verte et Bleue ; Julien ROUGE réalise tout d’abord un inventaire succinct de la biodiversité sur le domaine. Il révèle plus de 200 espèces dans le secteur, dont plus de 40 dans les parcelles. Au moins 17 espèces sont classées « à enjeu de conservation », parmi lesquelles des oiseaux nichant dans les vignes : l’Alouette des champs (désormais considérée comme quasi-menacée en France), l’Alouette Lulu (espèce emblématique du vignoble), le Bruant jaune (classé vulnérable, statut particulièrement défavorable) ou encore la Linotte mélodieuse (qui a perdu 72 % de ses effectifs en 20 ans !)


Le chargé de mission de la LPO va ensuite faire des préconisations visant à mieux respecter les cycles biologiques de la faune et de la flore, leur permettre de se maintenir et de se diversifier. La démarche aboutit à des aménagements favorables à la biodiversité sur le domaine, soutenus financièrement par la Région Grand Est et les Agences de l’Eau.


Cyril va ainsi planter 600 arbres, arbustes fruitiers et arbres de haut-jet, et installer près de 500 mètres linéaires de haie champêtre. La fourniture des plants et la plantation de la majeure partie des haies ont été organisées avec les Pépinières Defontaine, basée à Noirlieu dans la Marne.

Les fruitiers (Pommiers, Poiriers, Pêchers et autres petits fruits comme les Groseilliers, Cassissiers) ont été plantés en bordure de parcelle, en début des rangs de vignes. Les arbres de haut-jet (Érables sycomore et champêtre, Merisier, Tilleul à petites feuilles, Alisier torminal, Charme et Cormier) ont quant à eux été disposés directement dans les parcelles, tous les 7 rangs afin de permettre le passage de l’enjambeur ; la densité est de 150 à 200 arbres à l’hectare. Un arbre est installé devant chaque rang complanté, pour faciliter son identification.

Les résidus de coupe pour l’entretien des arbres trognés seront ensuite utilisés en tant que B.R.F (Bois Raméal Fragmenté), un broyat de jeunes rameaux qui servira de couvert dans certaines parcelles et favorisera la création d’humus.

Quant aux haies, le principal linéaire est planté dans une parcelle hors appellation en plaine. Cette parcelle sera utilisée pour la culture de plantes nécessaires aux macérations pulvérisées dans les vignes (prêles, orties...) L’autre section de haie est positionnée en bordure de parcelle où les éléments fixes du paysage sont rares.


Cyril a choisi de jeunes parcelles et des vieilles vignes pour ces essais de vitiforesterie. En testant plusieurs modalités, il espère arriver à comprendre les interactions complexes entre les arbres et la vigne et trouver un système résilient, productif et qualitatif.


Le vigneron recherche également de nouvelles stratégies pour remplacer le travail du sol, ou du moins le réduire fortement.

Il met en place des couverts végétaux et des engrais verts sur 3 ha. Cette technique, déjà assez développée dans le vignoble alsacien, donne ici des résultats hétérogènes selon les saisons : « cette année, les couverts n’ont pas bien pris, les seigles n’ont pas levé, or ils sont essentiels pour assurer un bon paillage, une fois couchés. A l’inverse, en 2021, les parcelles ayant un couvert ou un engrais vert étaient plus facile d’accès. »

Cyril expérimente également l’installation de toiles de chanvre sous les rangs, utilisant des rouleaux de paillage en chanvre et amidon de maïs, produits localement, sur une parcelle déjà installée et dans une jeune plante.

De septembre au débourrement, quatre moutons pâturent dans un enclos d’une vingtaine d’ares. L’enclos est déplacé toutes les 2 à 3 semaines en fonction de l’enherbement.


« Tout cela demande bien sûr plus de travail, limite la mécanisation ; beaucoup d’arbres se prennent encore des coups de cisaille, par erreur ! Mais pour moi, cela a du sens, face aux problèmes de déclin de biodiversité, au dérèglement climatique.

A mon échelle, je peux atténuer les évènements climatiques extrêmes grâce à la fraicheur sous les arbres, et bénéficier d’un effet coupe-vent. En ramenant de la diversité dans mes vignes, je favorise la venue d’insectes et d’oiseaux qui m’aident dans la lutte contre les mange-bourgeons.

J’ai pensé mon système pour qu’il soit fixateur d’eau et de carbone, résilient et autonome.

Le reboisement du vignoble est aussi l’affaire des collectivités. A Chamery, nous sommes quatre vignerons à avoir installé des arbres et des haies. La commune commence également à replanter des haies. On est sur la bonne voie. »




JEUDI 16 JUIN 2022, DÉMONSTRATION "TRESSAGE" CHEZ ALEXANDRE LAMBLOT À JANVRY (51)

Jeudi 16 juin 2022, Démonstration « Tressage » chez Alexandre LAMBLOT à Janvry (51)


Sur la parcelle de meuniers « Le Village » située juste derrière le chai, baignée de sources et plantée de diverses essences d'arbres, Alexandre présente la technique de tressage à laquelle il a finalement abouti, à l'usage.

Après un premier pont, noeud plat réalisé entre les pampres poussées ici environ à 1m 90 de hauteur, le tressage est réalisé en descendant, en rentrant les brins dans la tresse, sans réaliser de nouveaux ponts.

« Il faut bien prendre garde à ne pas faire replonger les apex et à passer le bras à l'intérieur du noeud pour attraper les brins à tirer, sans les casser ! »

La tresse doit se situer à environ 10 ou 20 cm du fil du haut pour se maintenir bien droite. Elle ne devrait pas empêcher le passage d'un enjambeur, ni compliquer la taille, s'il l'on fait un pré-taillage.

Pour le tressage faut compter environ la même durée d'intervention que pour le palissage, et du personnel en conséquence nécessairement.

Alexandre après de multiples essais comparatifs est arrivé à la conclusion que la combinaison taille de mars / tressage, a un impact très qualitatif sur ses vins.

Grâce au tressage, dès l'année suivante, la pousse des entrecoeurs est enrayée. Les vignes semblent mieux résister aux attaques de mildiou, il constate également une avance sur la période de véraison et surtout un meilleur équilibre dans les jus.

Les participants venus prendre conseil et se faire la main à Janvry, repartent enthousiastes, désireux d'essayer à leur tour cette technique sur une parcelle d'essai. L'ensoleillée année 2022 semble bien propice à l'expérimentation !

Un grand merci à Alexandre de nous avoir accueilli pour ce partage d'expérience.




VIGNE BIO OUVERTE "CONVERSION À LA VITICULTURE BIOLOGIQUE" CHEZ LE VIGNERON FLAVIEN NOWACK,
LE JEUDI 28 AVRIL, À VANDIÈRES, DANS LA VALLÉE DE LA MARNE

VIGNE BIO OUVERTE


De retour en 2012 sur le domaine familial, 10 hectares répartis sur 30 parcelles, le premier objectif de Flavien est d'arrêter des herbicides. Progressivement, il augmente la part du domaine charrutée. Peine sur les 2 derniers hectares les plus éloignés. Son voisin, José Ardinat, un des pionniers de la bio en Champagne, fait figure de modèle. « José a toujours 3 semaines d'avance sur nous au niveau du travail des sols ! Il explique que sur notre terroir, il ne faut pas « enlever l'herbe, mais l'empêcher de pousser ! » Dans mon parcellaire, je n'ai qu'une vigne qui supporte l'enherbement. »

Sensibilisé à la qualité des vins produits en bio et biodynamie, Flavien lance la conversion progressive du domaine en AB en 2016, une année bien difficile en Champagne. « Une expérience édifiante au final ; j'ai perdu les trois quarts de ma récolte ! Cela a entrainé une grosse remise en question de ma stratégie. J'ai compris qu'en AB qu'il fallait toujours être prêt face aux intempéries. J'ai investi dans du matériel, des chenillards Chappot pour aller traiter même sur des sols non ré-essuyés, être toujours réactif, avoir du matériel d'avance en cas de casse et j'ai conservé mes objectifs !»

« Les années suivantes sont plus clémentes. J'ai rentré ma première vendange certifiée en 2019 et 2020 a été une excellente année. » Le vigneron fait appel aux conseils de l'entreprise Viti Concept qui suit un très grand nombre de domaines en AB. En moyenne, le vigneron réalise 10 à 12 passages par an. Il lui faut 5 heures pour effectuer un traitement.

"En 2021, l'année terrible, cela été une autre histoire. J'ai fait 24 passages. Mais à la grande différence de 2016, je ne me suis pas jamais laissé déborder. Je regrette seulement d'avoir démarré avec des doses de cuivre un peu trop faibles. Mais on a été plutôt bon ! On a vendangé 5000 kg/ha, une résultat très satisfaisant compte-tenu des conditions climatiques sur notre secteur. »

« Je travaille avec ma femme, mes parents et 3 employés. Ce sont des vieux de la vieille, ils ont une trentaine d'années de maison, beaucoup de métier ! Ils ont bien perçu que le métier changeait. Ils savent se rendre disponibles, le week-end et par tous les temps. Ils ont très bien accompagné et compris la transition de nos pratiques, à laquelle mes parents adhèrent également. Mon prochain défi va être de trouver à les remplacer quand ils vont prendre leurs retraites.

Ma stratégie pour l'avenir, c'est de réduire ma surface et d'arrêter de courir. L'idéal serait d'avoir 4 salariés et qu'ils soient chacun en charge de 2 ha de vigne. Un jardin, un jardinier.»

Flavien présente à ses hôtes la très jolie parcelle de « La Fontinette » un hectare de Meuniers à-sur-Marne. « Elle a été plantée dans les années 60 par mon grand-père. Il s'agit de ma vigne test, la première dans laquelle j'ai arrêté les herbicides, commencé la conversion en AB, puis mis en place l'agroforesterie. Argileuse et très humide, la vigne comprend deux sorties de sources. J'y ai planté en 2018 différentes essences d'arbres, Peupliers, Erables Champêtres, Frênes, Charmes, ..., afin de pomper l'eau et d'apporter de la fraicheur l'été. J'ai choisi une densité de 100 arbres /hectare. 4 hectares sont maintenant plantés de cette manière dans le domaine. Je pense continuer de les rogner à 3 m, mais je ne sais pas encore exactement comment je vais les conduire à l'avenir. On verra. On a également installé une haie arbustive autour de la parcelle.

« L'idée c'est de revenir à un esprit bocage, de retrouver un véritable écosystème, dans lequel les vignes puissent cohabiter avec d'autres espèces en harmonie. Pour l'heure, cette vigne est d'une régularité à toute épreuve, quoiqu'il arrive elle donne entre 7 et 8000kg. »




MERCREDI 27 AVRIL 2022, JOURNÉE TRACTION ANIMALE, AU DOMAINE RUPPERT-LEROY

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DE L'ACB, VENDREDI 25 FEVRIER 2022, A SAINT-JULIEN-LES-VILLAS (10


Organisée dans la Côte des Bar, en partenariat avec la Chambre d'Agriculture et l'ACB, cette journée d'animation a permis d'accueillir Jean-Louis Cannelle, spécialiste de la traction animale et éleveur militant pour l'indépendance technologique des paysans.

La matinée était consacrée à une conférence, l'après-midi à des démonstrations de travail du sol avec le trait breton Dourdin, et les juments comtoises, Helka et Gaia.

Jean-Louis Cannelle est issu d'une famille paysanne installée à Villers-sous-Chalamont, dans le Doubs. En 1981, il abandonne sa coopérative laitière qui ne cautionne pas sa certification bio et se lance dans l'élevage de chevaux de trait comtois prêts au travail et un atelier de viande.

« A la ferme, on n'a jamais arrêté la traction animale. On s'est fait traiter de réactionnaires, mais il faut se rendre compte que le système agricole est tellement triste aujourd'hui, que les nouvelles générations ne veulent pas ou ne peuvent plus reprendre l'activité de leurs parents. »

En 1987, il crée l'association Hippotese ; elle promeut la traction animale en agriculture et milite pour sa reconnaissance comme une énergie renouvelable. Elle organise de nombreuses formations (éthologie, attelage, travaux agricoles) qui pourront intéresser les personnes qui souhaitent entreprendre ce long apprentissage,

« Le rôle du paysan c'est de fournir les denrées alimentaires et d'entretenir la nature autour de sa ferme. Il faudrait qu'on soit un million pour faire correctement le job en France. On est 400 000. »

L'éleveur évoque la « réappropriation » nécessaire de l'espace et du temps par les hommes. « Avant, on définissait les surfaces en terme de temps de travail, une ouvrée, un journal, un homme... C'est le plan Marshall qui a mis fin à l'utilisation de la traction animale. Il fallait libérer les bras ruraux afin qu'ils se consacrent la reconstruction, à l'industrie. On a dopé le marché du tracteur après-guerre, en subventionnant la motorisation à tout va.

Tout ce mouvement a abouti à l'agriculture intensive que l'on connait, avec ses rendements 100 fois supérieures à ceux du XIXème siècle, la dépendance à l'industrie, au gazoil, à la pétrochimie, accompagnés du matraquage des sols et des nappes phréatiques, une fuite en avant où les agriculteurs ont perdu tous leurs repères.

Le cheval, c'est une énergie renouvelable, il peut aider à nous affranchir du modèle non soutenable de l'agriculture intensive. Continuer à saccager le monde n'est plus possible. »

"l'Intérêt principal du cheval en viticulture, c'est de fournir un travail de très haute précision, particulièrement précieux pour les « plantations » et les vieilles vignes.

Les bénéfices secondaires se sont :

- le tassement non régulier (comme avec des roues),

- la lenteur du travail, comme on sait que le compactage est directement lié à la vitesse de travail,

- l'absence de vibration (facteur d'aggravation des sols déstructurés),

- la possibilité d'intervention après les pluies,

- la possibilité d'intervention sur des parcelles à fortes pentes,

La combinaison de tous ces facteurs permet d'obtenir un taux d'activité biologique des sols supérieurs de 40%."

Jean-Louis évoque également le bricolage et l'inconfort dans lesquels sont malheureusement cantonnés les paysans qui souhaitent reprendre la traction animale : « Bien que l'on en parle beaucoup, le travail équin est toujours en décroissance et sa confidentialité fait que l'on n'est plus en mesure de travailler comme il le faudrait sur les outils. Les gens sont obligés de travailler avec du matériel non abouti. La création d'outils agricoles nécessite un travail collaboratif très prolongé, de multiples expérimentations, prototypes, la formations de techniciens, mécaniciens, l'apprentissage de du réglage des outils ... »

Il ne faut pas rater l'objectif de tout cela « réaliser un travail de précision, sans stress pour l'animal et pour l'homme » rappelle Jean-Louis.

Chacun a pu repartir nourri de ce généreux partage d'expérience, touché par le courage de nos hôtes ainsi que leur plaisir à travailler avec leurs chevaux, prêt à poursuivre l'aventure à sa manière.

Pour aller plus loin : hippotese.free.fr

Outils tractés pour la démo : un canadien, une arbalette et un equivinum.

Un grand merci à Marie Horiot, Emmanuel et Bénédicte Leroy pour les démonstrations et l'accueil sur le domaine, à Vincent Sappez, Sellier-Arnacheur, qui accompagnait les mesures d'effort.




ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DE L'ACB, VENDREDI 25 FEVRIER 2022, À SAINT-JULIEN-LES-VILLAS (10)

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DE L'ACB, VENDREDI 25 FEVRIER 2022, A SAINT-JULIEN-LES-VILLAS (10


Rendez-vous très attendu des adhérents, l'assemblée a renouvelé le conseil d'administration, qui accueille désormais, 14 administrateurs et 6 nouveaux stagiaires ;

elle a permis de présenter un rapport d'activité bien étoffé pour l'année 2021, notamment les actions pour le développement la Filière Champagne Biologique, soutenues par les Agences de l'Eau, et celles visant à expliquer le mode de culture biologique aux communicants du monde du vin.

Malgré une année extrêmement difficile, du fait des conditions climatiques extraordinaires, gel de printemps, froid persistant et enchainement des perturbations durant toute la phase de pousse de la vigne, les membres du conseil, et les 155 domaines qui adhèrent à l'association, n'ont pas relâché leurs efforts afin de partager leurs connaissances.

Les différentes commissions, technique, protection du Label et animation&formation, ont poursuivi leurs activités et les adhérents expérimentés de partager leurs expériences lors des Vignes Bio Ouvertes.

Nonobstant l'annulation du Printemps des Champagnes en avril 2021, du fait de la situation sanitaire, l'association a été en mesure de réaliser 2 grands salons professionnels pour promouvoir les champagnes biologiques : Les Champagnes Bio à San Sebastián en octobre, et Les Champagnes Bio à Lyon, en novembre.

Elle a également su mettre en place un événement d'un nouveau type pour le grand public : Les Champagnes Bio à Reims, parcours libre de dégustation, en partenariat avec les bars à vin, restaurants et caves du centre-ville de la cité des Sacres. La deuxième édition devrait avoir lieu, en juillet 2022 !

Malgré cette année si difficile au vignoble, les surfaces en conversion ont augmenté de près de 33 % cette année.

Si les notifications enregistrées à l'Agence Bio sont bien confirmées par l'Observatoire Régional de l'AB, le vignoble bio et en conversion devrait atteindre 2730 ha, soit environ 8% de la surface de l'appellation. Une bien bonne nouvelle pour l'AOC Champagne !

L'ADN de l'association demeure le partage des connaissances, l'entraide et le respect du vivant.

« Le Bio n'est pas un outil marketing que l'on pourrait aisément ajouter à une panoplie déjà disponible. La Bio est un engagement, qui nécessite une implication constante. C'est un mode de vie qui transforme celles et ceux qui s'y aventurent. Elle modifie le rapport à l'environnement, aux personnes avec qui l'on travaille » a rappelé le président de l'ACB, Pascal Doquet.

L'après-midi, les adhérents et leurs invités ont pu suivre une conférence fort attrayante « La méthode champenoise expliquée aux gens » de Madame Françoise Jimenez, de la compagnie « Attention au(x) Chien(s) » !


> Retrouvez le Rapport Moral du Président, Pascal Doquet <




VIGNE BIO OUVERTE "VINIFICATION BIOLOGIQUE" AU DOMAINE FRANCIS BOULARD & FILLE, LE 13 JANVIER 2022

VIGNE BIO OUVERTE -VINIFICATION BIOLOGIQUE- AU DOMAINE FRANCIS BOULARD & FILLE, LE 13 JANVIER 2022


C'est au son de la basse-cour de leur ferme de Faverolles et Coëmy que la vigneronne Delphine Richard, Matthieu, son mari et son fils, Quentin, nous accueillent pour la reprise des Vignes Bio Ouvertes en 2022.

Le Domaine Francis Boulard & Fille est situé sur trois secteurs différents : 1,80 ha sur le Massif de Saint-Thierry, 1,3 ha dans la Vallée de la Marne et depuis 3 ans, 50 ares à Mailly-Champagne, dans les 1er Crus.

Francis, le père de Delphine lance la conversion en bio en 2001 sur quelques parcelles à St Thierry. L'étalement du vignoble ne facilite pas la gestion du travail du sol et des traitements en bio. Delphine rejoint son père en 2003. Progressivement, ils changent de matériel, préférant des chenillards plus légers à leurs anciens enjambeurs.

« Patiemment nous avons pu organiser la conversion de l'ensemble du domaine, c'est un long chemin ; les vignes de Mailly sont seulement en troisième année de conversion ! Il faut bien se rendre compte que dans les années 2000, il n'y avait qu'une poignée de vignerons bio. Les réunions comme celles-ci n'existaient pas. Ce n'était pas évident d'entreprendre une telle démarche.»

Francis et Delphine adoptent également l'approche biodynamique, optent pour la certification Biodyvin qu'ils obtiennent en 2017.

« La biodynamie nous a bien aidé les années difficiles, car il y en a eu, le gel en 2003, pour le mildiou 2016, et 2021 bien sûr !! Si on pouvait quantifier le travail pour produire un vin bio, je dirais que 90% du travail en se fait dans les vignes. St Thierry est le vignoble le plus septentrional de Champagne.

Depuis 2015, les années sont ensoleillées, nous avons pu récolter des raisins avec un degré naturel entre 11 et 12°. Nos rendements varient, de 14000 kg/ha les bonnes années, à 4000, cette année ! »

Delphine utilise un petit pressoir de 2000kg pneumatique Diemme, qui lui permet d'isoler les parcelles. A la presse, et uniquement à la presse, Delphine ajoute une très faible dose de bisulfite de potassium. « Je ne suis pas une aventurière. Je préfère que les jus bénéficient d'une petite protection. Mais à la mise, je veux arriver à taux inférieur à 20 mg/l de sulfites.»

Les FA s'étalent généralement sur deux mois.

« Mon père a toujours voulu travailler de la manière la plus naturelle possible. Aussi je n'ensemence pas, je réalise un pied de cuve 3 ou 4 jours avant la vendange, à partir de 150 kg de raisins récoltés sur différentes parcelles. Les raisins pressés partent en fermentation dans un petit œuf en grès, que je chauffe, sans ajout de sulfite.

Après des débourbages en cuve, de 24 et 48h, je vais ensemencer mes moûts avec ce pied de cuve. Les années où n'ai pas le temps de le réaliser, j'utilise les premiers moûts partis spontanément en fermentation, pour ensemencer tous les autres.

En Bio, les contrôles par les organismes certificateurs concernant la « transformation » sont aussi contraignants que ceux concernant la « production ».

Céline JOLIBOIS de la Chambre d'agriculture explique les contraintes qu'apportent les exigences de traçabilité du cahier des charges bio. Il faut dissocier strictement, dès le pressoir, puis en cave, les vins bio, des vins conventionnels, justifier des protocoles de nettoyage pour éviter tout risque de contamination, identifier, marquer tracer tous les contenants, faire des choix par rapport à la gestion de sa réserve individuelle. « Pour qu'un vin soit bio, il faut qu'il soit constitué à 100% de vin bio ! Si l'on choisit de conserver une solera démarrée avant sa conversion, où pendant, elle ne sera jamais bio. »

Delphine renchérit : « C'est une gestion à laquelle il faut réfléchir en organisant la vendange. Cela veut dire des nettoyages, de la rigueur ..., bon on y arrive.

Par exemple, on a décidé avec mon père d'arrêter notre solera commencée en 2001 et d'en redémarrer une en 2012 avec les raisins AB. Cela peut faire mal au cœur, mais on a trouvé cela plus simple. En 2016, on a décidé d'épurer toute notre réserve réalisée durant nos années de conversion et pour en redémarrer une en bio en 2017. Une année comme 2016 ou 2021, permet cela. »

Ces problèmes de mixité se reposent à chaque fois que l'on achète des vignes, où que l'on fait un échange. Il faut trouver le meilleur moyen de gérer l'apport de raisins conventionnels produits durant les 3 récoltes en conversion.

Delphine, pour bien dissocier les vins conventionnels issus des parcelles en conversion, a choisi d'élaborer spécialement une cuvée en bouteille magnum, cela simplifie la logistique. Elle y intègre également les raisins des rangs de bordure problématiques (pour les parcelles où il n'a pas été possible de trouver un accord avec les voisins), vendangés et pressés séparément en fin de vendange.

Francis vinifie en foudre dès 1997. Aujourd'hui Delphine réalise la vinification en barriques champenoises, bourguignonnes et bordelaises. « En fonction de la vendange, je choisis quelle parcelle ira dans telle barrique. C'est comme des enfants. On commence un petit peu à connaître leur caractère ! Dans mes champenoises, je mets généralement les chardonnays, les bordelaises, accueillent les pinots noirs. Certaines barriques ont près de 20 ans. J'en rachète quand nécessaire des neuves à la Tonnellerie de Champagne ; ils connaissent très bien mes vins, et je n'ai jamais de goût de chauffe désagréable. »

Le cellier, qui accueille les 50 barriques, installé dans une ancienne grange est enterré sur l'arrière. La température y est ainsi à peu près constante toute l'année, entre 10 et 15 °.

« Les fermentations malo-lactiques devraient être terminées en mars / avril, on verra bien. Si des vins n'ont pas fait leur malo, ils seront mis en bouteille l'année suivante. En générale, je laisse les vins dix mois sur lies. Je ne bâtonne que durant les fermentations, ensuite je laisse les vins se reposer ; je ne cherche pas le côté oxydatif. Je soutire au mois de juin, laisse environ un mois en cuve pour faire reposer les lies. » Pas de filtration, pas de collage, pas de passage au froid.

La mise en bouteille a généralement lieu au mois de juillet. « Pour la prise de mousse, on utilise nos propres levures, sélectionnées à partir des levures trouvées sur nos raisins. Cela fait 6 ans que j'ai mis en place ce fonctionnement, assez coûteux, mais dont j'apprécie le principe. Pour la liqueur de dégorgement on utilise du MCR bio. Mais 95 % des cuvées sont non dosées, il n'y a que nos champagnes rosés qui sont dosés à 3 gr. »

Le domaine produit entre 20 et 25000 bouteilles à l'année.

« En passant en bio, Papa a été très impressionné de découvrir la typicité de ses parcelles, en termes de terroir. Ça a été une révélation. Il a décidé d'élaborer des cuvées parcellaires. On produit aussi un rosé de saigné, sur une parcelle que l'on va sélectionner en fonction de ses qualités et que l'on vendangera en dernier, pour avoir la meilleure maturité possible. »

Delphine propose à ses heureux visiteurs de déguster :

- le vin clair 2021 (en cours de fermentation malo-lactique), issu de la parcelle du « Murtet, » agée de 38 ans, au terroir siliceux-calcaire sur le Massif de Saint-Thierry, 100% pinot noir.

- Le vin d'assemblage, « réserve perpétuelle - vendanges de 2012 à 2020 » issu de la même parcelle, élevé en foudre.

Il est très intéressant de découvrir justement en écho, la Cuvée « Petrae » issue de la parcelle du « Murtet » (50 % 2012 + 50% 2013) , 0 dosage,

ainsi que la cuvée « Les Rachais » millésime 2012, 0 dosage.

Merci à Peggy SEVESTRE de la Cellule Eau du Grand Reims, de nous avoir rappelé que les actions curatives pour éliminer les molécules toxiques (usines de traitement aux charbons actifs, dilution à l'aide de grands volumes d'eau non polluée ...) coûte 7 fois plus chères que les actions préventives, qui auront un impact sur les eaux brutes.

Le développement de l'AB qui interdit l'utilisation des pesticides de synthèses, est une priorité dans les programmes d'action pour protéger les zones de captage, fortement impactées par les activités viticoles.

Les VIGNES BIO OUVERTES sont organisées par Bio en Grand Est dans le cadre du projet de développement de la Filière Champagne Bio, financé par Les Agences de l'Eau, pour la préservation de la ressource en eau.




REPAS DE L'ÉTÉ DE L'ACB, LE 24 JUILLET 2021

REPAS DE L'ÉTÉ DE L'ACB, LE 24 JUILLET 2021


Comme chaque été, les adhérents se sont retrouvés pour un grand repas festif afin de célébrer la fin des travaux accompagnant la saison végétative, avant la pause estivale. Cette année, Magali et Jérôme BLIN nous ont convié à TRÉLOU-SUR-MARNE dans l'Aisne, juste à la frontière de la Marne. Ils ont réservé pour cela la salle des fêtes, en face de leur tout nouveau cellier, et engagé un rôtisseur qui a préparé pour leurs hôtes un cochon à la broche et des légumes grillés. Les participants ont apporté de leur côté leur spécialités culinaires pour compléter la formule et bien sûr, les vins qu'ils souhaitaient faire déguster.

Un grand Merci à Magali et Jérôme de nous avoir organisé ce bon moment de convivialité ; une pause qui a permis d'échanger et partager, après une saison si éprouvante, même pour les plus aguerris !




VIGNE BIO OUVERTE SUR LA GESTION DES VIGNES EN PENTE, AVEC FLAVIEN ET BAPTISTE RUTAT,
LE 1er JUILLET 2021, VERTUS - CÔTE DES BLANCS

VIGNE BIO OUVERTE SUR LA GESTION DES VIGNES EN PENTE, AVEC FLAVIEN ET BAPTISTE RUTAT, LE 1er JUILLET 2021, VERTUS - COTE DES BLANCS


La parcelle des Rouges Monts qu'ils présentent ce matin est un cas d'école.

1,10 ha installé il a 20 ans, sur une pente à 45 degrés, à fleur de falaise ! Le sol hyper caillouteux est drainant, la parcelle souffre rapidement de la sécheresse. « Ici les travaux manuels sont un vrai calvaire. On n'y travaille jamais plus d'une demi-journée, sinon on démoralise l'équipe ! »

Flavien et Baptiste utilisent un chenillard LOEFFEL (une marque suisse) d'une puissance de 90 chevaux, avec des sabots à grosses dents. Il pèse 2,6 tonnes à vide. Ils font pour leurs hôtes la démonstration de sa belle stabilité sur sol humide. « Nous avons fait renforcer la structure un peu partout, c'est un véritable bulldozer. On utilise l'engin en marche avant pour bien voir ce que l'on fait et bénéficier d'une meilleure stabilité. »

Pour la gestion des sols, ils ont d'abord utilisé, des brosses à poils métalliques BOISSELET, mais ils ont dû ensuite y renoncer et repasser les charrues interceps. « On usait une paire de brosses par an. A force, le procédé a créé des sillons et des problèmes de ravinement, les brosses abimaient également les plans. Les herbes sont devenues très dures et s'entortillaient autour des poils des brosses. On utilise aujourd'hui des interceps. Pour faire toute la parcelle, il faut dix heures. Après on ensuite un broyeur de cailloux. On peut sortir parfois des pierres de 80 kg ! »

Pour les traitements leur système de pulvérisation à double canons, couvre 6 routes.

Flavien et Baptiste, ont repris le flambeau de Michel RUTAT en 2016 en lançant la conversion bio de l'ensemble du domaine, 7 ha sur le vignoble de Vertus.

Malgré le gel qui a durement touché le vignoble de la Côte des Blancs et le climat de ce début d'été, qui ne laisse aucun répit, Flavien et Baptiste sont très satisfaits de travailler en agriculture biologique. Sur la parcelle il est frappant de voir combien d'insectes ont trouvé refuge « Le passage en bio, c'est du boulot. Mais nous sommes vraiment contents d'avoir fait ce choix. En 2019 nous avons récolté notre première vendange bio. Nous allons tranquillement nous mettre en place pour commercialiser nos premières cuvées bio l'an prochain et nous réfléchissons à créer une cuvée parcellaire avec les raisins de cette parcelle pour mettre en valeur sa singularité ! »

Vincent LOEZ, responsable de la protection de la ressource en eau d'Epernay Agglo, participait à l'animation. Il a rappelé aux participants que des molécules des pesticides d'origine viticole sont retrouvées dans les captages des aires d'alimentation, forçant parfois à l'abandon de sources et de forage ; la construction et l'entretien des usines de retraitement sont répercutés sur le prix de l'eau. Dans ce cadre, la viticulture bio apporte des solutions pour tous !




VIGNE BIO OUVERTE SUR LA CONVERSION À L'AB AVEC JÉRÔME ET CHARLOTTE BOURGEOIS,
LE 25 JUIN 2021 À CROUTTES-SUR-MARNE (02)

VIGNE BIO OUVERTE SUR LA CONVERSION A L'AB AVEC JEROME ET CHARLOTTE BOURGEOIS, LE 25 JUIN 2021 A CROUTTES-SUR-MARNE


En 2008, Jérôme met en place un programme de conversion en bio et biodynamie, des 6,80 hectares du domaine familial sur 5 ans. (A partir du 1er janvier 2022 et l'entrée en vigueur du nouveau Règlement Européen, l'étalement de la mise en conversion n'est plus autorisé que sur 2 ans.)

« J'étais autant attiré par l'aspect environnemental que la qualité des vins produits en bio. Les 5 ans m'ont permis de me mettre en train avec l'équipe, le matériel, d'être en mesure de répondre à des situations d'urgence. Ce sont des choix à mûrement réfléchir, car pour produire une bouteille bio, il faut déjà 6 ans ! Chacun doit considérer cette possibilité en fonction des impératifs de son vignoble. Le temps de conversion représente une longue prise de risque, avant d'en récolter les fruits, un projet au long cours.

J'ai traversé des moments difficiles, dû choisir d'arrêter ma collaboration avec des prestataires, casser mes tracteurs au pire moment, essuyer des récoltes assez décevantes ... il fallait en passer par là pour faire évoluer mes pratiques et mes connaissances agronomiques. Aujourd'hui, je suis satisfait que l'équipe soit investie et que chacun y trouve son compte.

4 personnes dans l'équipe peuvent s'occuper des traitements de protection à l'enjambeur ou au chenillard, sans parler des atomiseurs à dos qui ont dû être ressortis cette année !

2021, on va se souvenir de cette année !

Jérôme présente à ses hôtes une parcelle de meunier de 45 ares, La Ferme de Monclere, où il a mis en place plusieurs essais. « La présence d'eau, le sol limoneux rendent la zone très sensible au mildiou. Je souhaitais changer l'ambiance générale de la parcelle, pomper l'humidité, tirer des bénéfices de la symbiose racinaire qu'apporte la vitiforesterie.

En 2019, nous avons planté 50 arbres destinés à être trognés, (Erables Champêtres, Peupliers noirs, Pommiers, Poiriers...) Cela devrait apporter de la biomasse et plus de biodiversité.

J'ai également mis en place des couverts végétaux, un rang sur deux, mélange bio de Seigle, Féverole... On remarque déjà l'effet paillage qui facilite la portance, mais il est encore trop tôt pour faire le bilan de ces nouvelles pratiques. Il faut attendre 4 ou 5 cycles pour aller au bout de l'essai, voir les problèmes de concurrences éventuelles... Parfois on se demande s'il est vraiment judicieux d'attendre jusque mai la levée complète des semis, ou de travailler les sols en juillet, août pour préparer les sols... cela rajoute de la complexité à un métier déjà complexe, mais cela rend notre travail vraiment intéressant et créatif. On verra à terme quel enseignement tirer de tout cela.»

Savoir perdre, savoir être patient, chercher, douter, retourner à plus d'agronomie, pour produire des vins qualitatifs, voilà donc les conseils de notre hôte ce jour !

Charlotte et Jérôme terminent cette présentation en partageant avec leurs visiteurs 2 cuvées Brut nature : BD3C, un assemblage des différents terroirs du domaine, et BD'M issue de parcelles de vieilles vignes de Pinot Meunier.

Les professionnels présents pour cette pause instructive, durant cette campagne exténuante, le confirment : on obtient des vins très équilibrés grâce à ces efforts !




DÉGUSTATIONS DES VINS CLAIRS 2020, LES 20 ET 26 MAI 2021

DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE


Les dégustations des vins clairs de la vendange 2020, ont été accueillies cette année, par le domaine BARBICHON à GYE-SUR-SEINE, et le domaine DE SOUSA à AVIZE.

Ce fut l'occasion pour Thomas BARBICHON de présenter son installation viticole aux adhérents de l'ACB ; les raisins récoltés sur les 9 ha du domaine sont pressés sur un pressoir traditionnel, élevés en cuves et tonneaux. Un chantier de dégorgement, à demeure, est utilisé selon les besoins. L'espace de cave, spacieux et bien tempéré, a été installé dans les années 90, accueillant les 6 cuvées de la maison.

De leur côté, Charlotte, Julie et Valentin DE SOUSA, ont proposé une visite de leur fantastique cave, creusée sur 3 niveaux dans la craie iodée d'AVIZE.

Ici côté vinification, les maitres mots sont l'accompagnement et la surveillance, alors que Mozart ambiance les transformations fermentaires et le tirage, sous les rayonnements du quartz. Elevage en tonneaux, œufs en bois et cuves émail.

Le principe de ces dégustations est de comparer des vins clairs issus de la même parcelle, mais élevés différemment. Elles permettent de mettre en valeur les nuances gustatives qu'apportent les différents modes de pressurage, les contenants d'élevage, de se familiariser et de discuter des nouveaux procédés de vinification douce et sans intrants, mis en place par nos adhérents.

Échanger sur l'évolution d'une installation, les essais menés par chacun, se familiariser avec l'identité de chaque terroir et comment s'y adaptent les 7 cépages champenois, est toujours riche d'enseignement, même pour les plus aguerris ; sans compter le plaisir de se retrouver et d'échanger dans ce cadre privilégié.





DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE - MARDI 11 MAI À CHOUILLY (51)

DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE


Durant la réunion d'information organisée dans le cadre de l'AMI Filère Champagnes Bio, le vigneron Jean-Pierre VAZART nous a livré ses réflexions sur le temps de la conversion :

« J'ai démarré la conversion bio de mon domaine de 11 ha en 2017, en choisissant d'étaler le démarrage de conversions de mes différentes parcelles, sur 3 ans. Ce ne sera qu'en 2022 que l'ensemble du domaine produira des raisins bio.

Je n'ai pas décidé de me lancer du jour au lendemain. Je me suis d'abord certifié HVE en 2012, puis en VDC. Pour le passage en bio, la décision s'est prise au niveau familial. Le rythme de travail en AB, cela peut aussi avoir un impact sur la famille.

On ne passe pas en bio tout seul, mais parce qu'on a croisé des bio, qui nous ont dit que ce n'était pas facile, mais que cela fonctionnait.

Je me rendu compte que je me suis engagé grâce à d'autres personnes et que j'avais un jumeau bio. On s'appelle, on se rassure quand la météo est bizarroïde ; cela fait du bien d'en parler. J'incite vraiment les gens qui souhaitent se convertir, à avoir des contacts, à échanger, demander de l'aide. L'Association des Champagnes Biologiques, c'est la concrétisation de ce besoin d'échanges. C'est rassurant de parler le même langage technique, d'avoir des réflexes communs pour savoir quand intervenir.

Bon, il faut savoir accepter de perdre aussi, de perdre en « confort de travail » si l'on peut dire. Il est indispensable d'avoir toujours un plan B en cas de pépins, investir dans du matériel de remplacement au cas où, avoir les moyens de le réparer rapidement aussi.

Et il est juste impossible d'être indisponible durant la période des traitements !

Actuellement, nous sommes 4 à pouvoir monter sur le tracteur au domaine.

Pour moi la première chose c'est l'efficacité du matériel. La deuxième, l'organisation du travail.


Discuter avec mes auditeurs (de l'organisme de contrôle) m'a beaucoup aidé également pendant ma conversion. Je suis chez OCACIA. Les auditeurs sont extrêmement professionnels, aussi tatillons que formateurs, mais jamais bêtement administratifs. Du fait de l'exigence de traçabilité de la certification, il faut être strict et enregistrer au fur et à mesure tous les éléments soumis au contrôle. La traçabilité « à moitié » ça ne fonctionne pas !


Aujourd'hui, sincèrement je regrette bien d'avoir choisi ce plan de conversion étalé sur 3 ans. On est confronté au cumul du temps champenois, et du temps de conversion. 6 ans pour produire une bouteille bio au minimum. Je piaffe d'impatience !


3 ans de conversion, on pourrait prendre cela seulement pour un moment d'adaptation pour la vigne, mais en fait, c'est une période de transition pour se mettre en phase nous-même avec tout le processus.

En vinification, cela peut être compliqué. Le cahier des charges en viticulture est plutôt simple à intégrer, cuivre, soufre, quelques tisanes et des huiles essentielles. Pour la vinification, il y a des subtilités dans le cahiers des charges, des erreurs à ne pas faire. Ces erreurs-là peuvent impacter très vite la production !


Attention, il ne faut se mettre en bio, juste pour des raisons commerciales, pour valoriser ses raisins ; ce serait prendre la question à l'envers. Je pense que ce doit être une décision philosophique, parce que c'est le moment d'y aller dans son propre parcours.


Maintenant, j'aurais vraiment du mal à revenir en arrière, même si on a à nouveau une année comme 2016, je ne pourrai pas remettre de produits conventionnels. J'ai changé de manière de voir les produits conventionnels - je les connais hélas très bien pour les avoir utilisés. Les produits que je pulvérisais il y a quelques années, étaient dits sans danger, et tout d'un coup ils sont devenus CMR !


L'état d'esprit de mon personnel a changé également, dès la récolte 2017, cette année si problématique. Dans une de mes parcelles où je faisais des essais bio depuis 2014, il n'y a pas eu besoin de faire de tri du tout, 0 tri ! Alors que le reste de la vendange tout le monde sait combien elle a été impactée par le botrytis.

Ces raisins hyper sains ont convaincu l'équipe que nos choix étaient justifiés.


Le mot « Conversion » est un mot assez adapté en fait pour décrire l'évolution de mon état d'esprit ces dernières années. « La Bio » ce n'est pas très facile à expliquer. Je dirais que mon vignoble, peu à peu, me devient plus compréhensible. Avant c'était pour moi un simple outil de production, maintenant, je le considère plus comme un membre de l'équipe.


DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE




VIGNE BIO OUVERTE SUR LA CONVERSION EN VITICULTURE BIOLOGIQUE CHEZ ALEXANDRE CHAILLON

MARDI 9 MARS 2021

Vigne Bio Ouverte sur la conversion biologique au domaine Alexandre Chaillon - Mardi 9 mars 2021


Durant cette animation, Alexandre Chaillon, vigneron à Aÿ, a partagé son parcours de conversion, un long chemin inspirant, durant lequel il s'est posé de nombreuses questions :

« J'ai démarré la conversion bio de mon domaine de 11 ha en 2017, en choisissant d'étaler le démarrage de conversions de mes différentes parcelles, sur 3 ans. Ce ne sera qu'en 2022 que l'ensemble du domaine produira des raisins bio.

Je n'ai pas décidé de me lancer du jour au lendemain. Je me suis d'abord certifié HVE en 2012, puis en VDC. Pour le passage en bio, la décision s'est prise au niveau familial. Le rythme de travail en AB, cela peut aussi avoir un impact sur la famille.


On ne passe pas en bio tout seul, mais parce qu'on a croisé des bio, qui nous ont dit que ce n'était pas facile, mais que cela fonctionnait.

Je me rendu compte que je me suis engagé grâce à d'autres personnes et que j'avais un jumeau bio. On s'appelle, on se rassure quand la météo est bizarroïde ; cela fait du bien d'en parler. J'incite vraiment les gens qui souhaitent se convertir, à avoir des contacts, à échanger, demander de l'aide. L'Association des Champagnes Biologiques, c'est la concrétisation de ce besoin d'échanges. C'est rassurant de parler le même langage technique, d'avoir des réflexes communs pour savoir quand intervenir.


Bon, il faut savoir accepter de perdre aussi, de perdre en « confort de travail » si l'on peut dire. Il est indispensable d'avoir toujours un plan B en cas de pépins, investir dans du matériel de remplacement au cas où, avoir les moyens de le réparer rapidement aussi.

Et il est juste impossible d'être indisponible durant la période des traitements !

Actuellement, nous sommes 4 à pouvoir monter sur le tracteur au domaine.

Pour moi la première chose c'est l'efficacité du matériel. La deuxième, l'organisation du travail.


Discuter avec mes auditeurs (de l'organisme de contrôle) m'a beaucoup aidé également pendant ma conversion. Je suis chez OCACIA. Les auditeurs sont extrêmement professionnels, aussi tatillons que formateurs, mais jamais bêtement administratifs. Du fait de l'exigence de traçabilité de la certification, il faut être strict et enregistrer au fur et à mesure tous les éléments soumis au contrôle. La traçabilité « à moitié » ça ne fonctionne pas !


Aujourd'hui, sincèrement je regrette bien d'avoir choisi ce plan de conversion étalé sur 3 ans. On est confronté au cumul du temps champenois, et du temps de conversion. 6 ans pour produire une bouteille bio au minimum. Je piaffe d'impatience !


3 ans de conversion, on pourrait prendre cela seulement pour un moment d'adaptation pour la vigne, mais en fait, c'est une période de transition pour se mettre en phase nous-même avec tout le processus.

En vinification, cela peut être compliqué. Le cahier des charges en viticulture est plutôt simple à intégrer, cuivre, soufre, quelques tisanes et des huiles essentielles. Pour la vinification, il y a des subtilités dans le cahiers des charges, des erreurs à ne pas faire. Ces erreurs-là peuvent impacter très vite la production !


Attention, il ne faut se mettre en bio, juste pour des raisons commerciales, pour valoriser ses raisins ; ce serait prendre la question à l'envers. Je pense que ce doit être une décision philosophique, parce que c'est le moment d'y aller dans son propre parcours.


Maintenant, j'aurais vraiment du mal à revenir en arrière, même si on a à nouveau une année comme 2016, je ne pourrai pas remettre de produits conventionnels. J'ai changé de manière de voir les produits conventionnels - je les connais hélas très bien pour les avoir utilisés. Les produits que je pulvérisais il y a quelques années, étaient dits sans danger, et tout d'un coup ils sont devenus CMR !


L'état d'esprit de mon personnel a changé également, dès la récolte 2017, cette année si problématique. Dans une de mes parcelles où je faisais des essais bio depuis 2014, il n'y a pas eu besoin de faire de tri du tout, 0 tri ! Alors que le reste de la vendange tout le monde sait combien elle a été impactée par le botrytis.

Ces raisins hyper sains ont convaincu l'équipe que nos choix étaient justifiés.


Le mot « Conversion » est un mot assez adapté en fait pour décrire l'évolution de mon état d'esprit ces dernières années. « La Bio » ce n'est pas très facile à expliquer. Je dirais que mon vignoble, peu à peu, me devient plus compréhensible. Avant c'était pour moi un simple outil de production, maintenant, je le considère plus comme un membre de l'équipe. »





VIGNE BIO OUVERTE SUR LA VINIFICATION EN AB AU DOMAINE JEAUNAUX-ROBIN – JEUDI 18 FÉVRIER 2021

Vigne Bio Ouverte sur la vinification en AB au domaine Jeaunaux-Robin - Jeudi 18 février 2021


Jeudi 18 février, Cyril JEAUNAUX nous a accueilli à TALUS-SAINT-PRIX pour évoquer la vinification en Agriculture Biologique.

Cyril et Clémence sont à la tête d'un domaine de 5,7 hectares, réparti entre Talus-St-Prix (4,5 ha) dans la vallée du Petit Morin, et Montier en l'Isle dans la Côte des Bar, où ils ont planté (1,2 ha) en 2001 et 2002.

2021 est une année importante pour le domaine, car ils démarrent la commercialisation de leurs premières cuvées bio.

A la vendange, Cyril bénéficie de l'installation de 2 pressoirs Coquart traditionnels, un 2000 et un 4000 kg qui vont lui permettre de n'avoir aucun délai de pressurage et de séparer au mieux ses jus pour les différents assemblages et cuvées parcellaires.

« On a construit notre cave, en pierre issues de la carrière de vertus, en 1983. Elle est très agréable à travailler. Au départ, j'ai acheté à un vigneron bourguignon, des fûts de 3 vins, et puis maintenant je les renouvelle progressivement en achetant des fûts de chêne neufs. J'ai fait l'acquisition en 2020 d'un fût neuf en acacia, de la tonnellerie de Champagne, très intéressant, car il n'apporte pas d'arômes boisés qui viendraient masquer la personnalité des vins. Je suis curieux de voir comme ce fût va vieillir ! J'ai aussi envie d'acheter de plus gros volumes, un foudre ... mais j'aime également le vieillissement en cuve, surtout pour les meuniers. »

Cyril éveille grandement l'attention de ses hôtes par la dégustation de ses vins clairs 2020 : Meuniers sur différents parcelles, terroirs de petites et grosses meulières, Pinots Noirs sur argile rouge, Pinots de l'Aube, Chardonnay en fût d'acacia, un Rosé de saignée, pur meunier, obtenu par une macération de 3 jours...

La production varie selon les années entre 30 et 45 000 bouteilles. Cette année, le tirage aura lieu au mois d'avril et Cyril mettra en bouteilles 4 cuvées d'assemblage et 3 cuvées parcellaires.

« Avant, on était exclusivement sur une clientèle particulière, constitués d'habitués. On réalise aujourd'hui 60% de nos ventes à l'export. Il est certain que les importateurs sont très sensibles à notre manière de travailler. On va maintenant essayer de développer notre clientèle pro en France. »

Le salon professionnel « Les Champagnes Bio à Lyon », s'il peut bien avoir lieu cet automne, sera certainement une bonne occasion.

Les VIGNES BIO OUVERTES sont organisées, dans le cadre du projet de développement de la Filière Champagne Bio, financé par Les Agences de l'Eau, pour la préservation de la ressource en eau.




ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ACB – VENDREDI 12 FÉVRIER 2021

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ACB – VENDREDI 12 FÉVRIER 2021


L'ACB a tenu, vendredi 12 février 2021 , son Assemblée Générale Ordinaire à Blancs-Coteaux, en présentiel, mais en comité restreint, à une quarantaine d'adhérents du fait des conditions sanitaires.

Grâce à la bonne intelligence qui règnent entre les adhérents, l'assemblée a été en mesure de prendre les résolutions nécessaires afin de poursuivre ses actions pour développer la Filière Champagne Biologique et expliquer le mode de culture biologique, autant aux professionnels champenois, qu'aux communicants du monde du vin.

Le bilan des activités de l'année 2020 a été réalisé et les projets et résolutions pour 2021 présentées et votées. Le Conseil d'Administration accueille 5 nouveaux stagiaires en son sein.

Les membres du conseil, et les 115 domaines qui adhèrent à l'association, n'ont pas relâché leurs efforts cette année afin de partager leurs connaissances.

En 2020, les surfaces en conversion ont augmenté de près de 70 % et si les notifications enregistrées à l'Agence Bio sont bien confirmées par l'Observatoire Régional de l'AB, le vignoble bio et en conversion devrait atteindre 6% de la surface de l'appellation !

L'association espère reprendre bientôt ses préparatifs pour les salons programmés à l'automne, Les Champagnes Bio à San Sebastián, et Les Champagnes Bio à Lyon. D'ici là, les différentes commissions, technique, usurpation et formation, vont poursuivre leurs activités et les adhérents expérimentés seront heureux de partager leurs expériences lors des Vignes Bio Ouvertes, dont la réunion se poursuit en effectif restreint.

L'ADN de l'association demeure le partage des connaissances, l'entraide et le respect du vivant. « La Bio met en mouvement quiconque s'en approche, remet en question, redonne du sens, de la valeur au travail, rend fièr.e celle et celui qui s'y engage.

Chercher et trouver les solutions agronomiques dans le vivant, le minéral, transformer les terres dont on est responsable, développer une biodiversité à toutes les échelles, du plus petit microbe, champignon, à la réintroduction d'arbres et 'arbustes, de gites pour la faune, voilà ce que les Bio ont initié, voilà ce qui diffuse progressivement dans les pratiques agricoles même conventionnelles. », rappelle le président de l'ACB, Pascal Doquet.

> Retrouvez-ici le Rapport Moral du Président, Pascal Doquet. <




Journée d'accueil pour les nouveaux adhérents - Vendredi 29 Janvier 2021

Accueil Nouveaux Adhérents 2021


Vendredi 29 janvier, chez le vigneron Thibault Legrand, était organisée une journée pour les nouveaux adhérents de l'ACB, afin d'évoquer le fonctionnement de l'Association.

Pascal Doquet, qui préside l'ACB depuis 2016, a retracé l'historique du réseau des agrobiologistes, les efforts réalisés par les vignerons bio de Champagne au fils des années, pour se structurer et faire des émules.

Les différentes commissions de travail, technique, animation, usurpation, communication et salons, sont ouvertes à tous les adhérents qui souhaitent s'y impliquer. « Plus nous seront nombreux à échanger sur nos pratiques, partager nos difficultés et nos apprentissages, plus nos actions pour développer la viticulture bio en Champagne seront efficaces. »

27 nouveaux adhérents ont rejoint l'association cette année.

La cave de Thibault est logée dans un site d'exception, « La Cave aux Coquillages ». Ce centre paléontologique est l'œuvre titanesque de son père, qui en creusant depuis 1997 le sous-sol de Fleury-la-Rivière, a révélé un patrimoine fossilifère époustouflant.

Thibault vient pour sa part d'aménager un centre de formation, dédié à la viticulture biologique, et collabore avec Bio en Grand Est, ou le MABD pour accueillir les vignerons désireux d'envisager de nouvelles pratiques, comme la vinification douce et sans intrants ou l'agroforesterie."




Vigne Bio Ouverte sur la vinification en AB au domaine Bonnet-Ponson - Vendredi 15 janvier 2021

STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO


Vendredi 15 janvier 2021, le vigneron Cyril BONNET @champagne Bonnet-Ponson, a accueilli une quinzaine de producteurs à Chamery pour évoquer la vinification en Agriculture Biologique.

Chamery est un village exemplaire dans la Montagne de Reims. Fruit de la bénéfique émulation entre les vignerons du village, les parcelles conduites en bio et en conversion sont en passe de représenter 30 % de la surface de ce vignoble !

C’est heureux car la zone de captage de Villers-aux-Nœuds, attenante au village, soufre encore cruellement des pratiques agricoles. Les analyses d’eau brute y présentent des taux de contamination aux pesticides, 3 à 5 fois supérieurs aux normes de potabilité, nécessitant la couteuse installation d’une usine de retraitement pour éliminer les molécules toxiques.

Cyril a pour sa part décidé de bannir les pesticides de synthèse sur son domaine depuis 2013, année où il convainc sa famille de convertir en AB le parcellaire du village. Il poursuit l’engagement de l’intégralité du domaine l’année suivante, sur les villages de Verzenay, Coulommes-la-Montagne et Vrigny, soit une cinquantaine de parcelles sur 10 hectares.

Afin de mener cette tâche à bien sur ce parcellaire fort morcelé, il s’est entouré de 4 salariés permanents, d’un couple qui les rejoint à partir du mois de janvier et de 3 à 4 personnes durant le palissage. Pas toujours facile de gérer les contaminations dues au voisinage, il faut réagir et s’organiser au coup par coup. « On fait de son mieux. Plus on sera nombreux à se passer de pesticides de synthèse, plus on aura de résultats, collectivement. »

Cyril complète les traitements au cuivre et au soufre par des préparations à base de plantes qu’il récolte lui-même, consoude, prêle, ortie… Il développe sur son domaine l’agroforesterie et se forme à la taille douce.

Après les 3 années de conversion réglementaires, Cyril vendange ses premiers raisins certifiés bio en 2016. Il garde 80% de sa récolte et commercialise les raisins restants en les valorisant en bio.

« Le plus dur c’est de produire de beaux raisins. Ensuite, l’idée est d’intervenir le moins possible sur les vins. J’ai pris l’habitude de réaliser un pied de cuve une semaine avant la vendange, en ayant soin de couper des raisins dans l’après-midi pour qu’ils ne soient pas froids. 70 % des jus environ ne seront pas sulfités du tout. J’utilise un pressoir Coquart de 6000 kg, modulable. Je laisse débourber les jus une nuit. Les fermentations partent très vite. Je ne sépare pas forcément tailles et cuvée, cela dépend. Ensuite je ne touche plus aux vins jusqu’à la mise. Je laisse presque toutes les cuvées faire leur fermentation malolactique naturellement. Je ne bâtonne pas, ne filtre pas et ne colle pas.

Mon chai n’est pas très bien isolé. En ouvrant les portes une semaine, les vins passent au froid naturellement. Mon mode de vinification est très simple.»

25% des vins sont élevés en fûts, sans recherche de composés aromatiques. En tout une cinquantaine de tonneaux à ouiller. Cyril a également fait l’acquisition de 2 jarres en grès et il expérimente un ozoneur pour remplacer le méchage des tonneaux.

Les assemblages sont faits à la dernière minute et pour le tirage, Cyril utilise maintenant du sucre de betterave bio français. La production annuelle est de 70 000 bouteilles.

« Pour la transition entre production bio et non bio, le problème c’est la gestion de la réserve et de sa traçabilité. Il faut réfléchir à si on souhaite garder une continuité avec le style des vins que l’on faisait avant. J’ai pris mon temps pour ma cuvée perpétuelle. Je n’ai terminé d’écouler ma réserve non bio qu’en 2019. Chacun doit trouver sa propre logique, en fonction de l’âge auquel on souhaite vendre ses vins, ses nécessités économiques, sa réserve disponible. »

Cyril fait déguster à ses visiteurs quelques vins clairs, dont on note déjà la belle maturité. Un assemblage de 3 cépages de Vrigny et des Chardonnays de Coulommes, élevés en fût et sans soufre. Un « tout vin » de vieilles vignes de Verzenay, sa réserve bio de 2017 à 2020 et enfin un assemblage des 7 cépages élevé dans un œuf en grès. Ils ont aussi la chance de découvrir, sa cuvée bio « Seconde Nature » Chamery Premier Cru, sans soufre.

« Je n’ai pas souhaité créer une nouvelle marque en arrivant sur le domaine, c’est important pour moi d’honorer le travail de ma famille, mon grand-père, mon père qui se sont tant investis et qui ont construit mon outil de travail .

Pour moi, le passage en bio permet de produire des vins qui ont plus de profondeur, de longueur. Je trouve qu’en travaillant les vignes de cette manière, j’obtiens de belles acidités, des cuvées structurées et équilibrées.»


Pour aller plus loin sur la réglementation en vinification en AB, vous pouvez consulter la fiche de réglementation "Réglementation Biologique" ici.


Les VIGNES BIO OUVERTES sont organisées par Bio en Grand Est @agriculturebioGE et l’ACB ainsi que Les Chambres d’Agriculture de Champagne, dans le cadre du projet de développement de la Filière Champagne Bio, financé par Les Agences de l’Eau, pour la préservation de la ressource en eau.




JUIN 2020 - Lancement de la « STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO »

STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO


L’appellation Champagne représente 34000 ha de vignoble, dont 5800 ha sur des Aires d'Alimentation de Captage (AAC). L'analyse de l'eau captée sur ces zones révèle la dégradation de près de 70% des captages par la présence de Produits Phytosanitaires (source AESN 2019). La viticulture Bio, en arrêtant l'usage des herbicides et autres produits phytosanitaires de synthèse capables de migrer dans les nappes d'eau, est une solution efficace pour préserver l'environnement sous de nombreux aspects, et en particulier la qualité de l'eau.

Pour soutenir et encourager le développement de la viticulture biologique en Champagne, différents acteurs majeurs du territoire se mobilisent. Pour une durée de 2 ans, cet écosystème professionnel va mener de multiples études et actions technico-économiques dont les objectifs sont présentées ci-dessous, afin de sensibiliser, former, structurer, les différents rouages de la Filière Champagne Bio, en particulier sur les zones à enjeu eau.

LES PARTENAIRES DU PROJET :

STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO - LES PARTENAIRES


LES OBJECTIFS :

1 - Protéger la ressource en eau : développer la viticulture biologique sur les Aires d'Alimentation de Captage via des animations de sensibilisation auprès des vignerons.


2 - Lever les freins à la conversion :

> Accompagner les viticulteurs dans leur conversion

> Soutenir les viticulteurs certifiés sur les problématiques techniques • Développer la prestation de service Bio


3 - Développer un maillage territorial de pressurage et de vinification Bio :

> Accompagner les opérateurs vers la certification Bio :

coopératives, négoces et prestataires

> Etudier les besoins et les capacités de pressurage et de vinification pour accompagner le développement des surfaces en conversion

> Assurer le suivi de la production des raisins

> Développer ce maillage en priorité dans les Aires d'Alimentation de Captage


4 - Assurer la valorisation de l'ensemble des produits et co-produits de la filière :

> Accompagner l'appropriation des techniques de vinification en Bio

> Organiser des événements de communication sur le Champagne Bio

> Mettre en place des débouchés pour les co-produits viti-vinicoles de la filière Bio


5 - Acquérir des références technico-économiques :

> Réaliser une étude de marché des Champagnes Bio

> Evaluer les coûts de production des raisins Bio

> Etudier les prix d'achats pratiqués des raisins Bio


Ce projet est réalisé dans le cadre de l'Appel à Manifestation d'Intérêt pour le Soutien aux filières favorables à la protection de la ressource en eau.


STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO - LE SOUTIEN




RENCONTRE : "COMMENT FAVORISER LA BIODIVERSITÉ DANS LES VIGNES ?"

Rencontre Viticulture et Biodiversité 2020


Pour répondre à cette question, l'Association des Champagnes Biologiques, Bio en Grand Est et la Ligue de Protection des Oiseaux organisent une présentation du travail de Diagnostic Biodiversité, réalisé sur le domaine viticole Ruppert-Leroy à Essoyes dans l'Aube.

Réalisés dans le cadre du programme « Trame Verte et Bleue* », grâce aux techniciens de la LPO, les diagnostics permettent de mettre en évidence les éléments de paysage, les pratiques favorables à la biodiversité, et d'apporter des améliorations, selon les possibilités des viticulteurs.

La première des choses est d'identifier les pratiques favorables à la biodiversité, puis d'en expliquer la raison. Les viticulteurs n'en sont pas toujours conscients. Un arbre, ce n'est pas juste un arbre, il fournit des cavités permettant aux oiseaux de nicher. Il faut réfléchir à conserver des plantes qui fleurissent tardivement quand les ressources pour les insectes polinisateurs se font rares. De même, penser que des fruits disponibles dès le printemps peuvent se révéler essentiels au retour des oiseaux migrateurs. Pour la taille des haies, certaines périodes sont défavorables, certains outils de tailles sont mieux adaptés que d'autres. Lorsqu'il faut refaire une portion de muret qui s'écroule, il est préférable de conserver la pratique traditionnelle de construction en pierres sèches plutôt que de maçonner. Les pierres sèches sont riches en cavités et en abris pour la faune, et en supports pour la flore. Sur les parcelles, la diversité floristique est beaucoup plus importante si les pratiques viticoles laissent la flore naturelle s'exprimer.

Enherbement de l'inter-rang, tournières et chemins, lisières et haies, plantation d'arbres, passages et abris pour la faune, tout est passé en revue.

Le but est d'intégrer la biodiversité dans la conduite de l'exploitation, sans que ce soit une contrainte, en réalisant que ce qui est bon pour la biodiversité, l'est aussi pour les cultures.

Le domaine Ruppert-Leroy est conduit en bio depuis 2010 et certifié Demeter depuis 2014. Le diagnostic biodiversité a permis de recenser 79 espèces animales dans les parcelles et dans un tampon de 100 m autour de celles-ci. 34 espèces d'oiseaux ont été inventoriées. Parmi elles, 10 espèces sont inscrites en liste rouge régionale et/ou nationale, comme le Bruant zizi et l'Alouette des champs.

La présentation sera suivie d'une dégustation de champagnes biologiques offerte par les vignerons de l'ACB.


Rencontre Viticulture et Biodiversité

Vendredi 7 février 2020 - à 15H
Lieu : Champagne Devaux
Hameaux de Villeneuve, 10110 Bar-sur-Seine


> Inscriptions en cliquant ici <


* : Dispositif "Trame Verte et Bleue" financé par les Agence de l'Eau, la DREAL et la Région Grand Est.



COMMUNIQUÉ DU 20 OCTOBRE 2018 - COLLOQUE SUR LE CUIVRE

Le cuivre en viticulture bio, quels enjeux pour demain ?

Ce jeudi 18 octobre 2018, environ 300 professionnels et journalistes ont suivi avec attention les interventions de chercheurs, vignerons et techniciens de la viticulture biologique, rassemblés dans les locaux du Champagne Louis Roederer à Reims par la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique, Bio en Grand Est et l'Association des Champagnes Biologiques.

Le but du Colloque était d'avertir, avant le prochain vote des états membres de l'Union Européenne, des conséquences désastreuses pour la viticulture biologique du projet réglementaire de la Commission européenne de ré-homologation du cuivre à des doses d'emploi insuffisantes dans de nombreuses régions viticoles.

Des représentants des Vignobles de la Loire, du Bordelais, de la Bourgogne et du Jura, sont venus soutenir les vignerons champenois et alsaciens, et augurer de l'arrêt du développement de la viticulture biologique dans leurs régions, du fait d'une décision européenne qui serait prise à partir d'une évaluation scientifique inadaptée à la substance cuivre.

Ont été exposées les pistes de recherche et d'évolution des pratiques culturales visant à réduire les doses utilisées, dans la continuité de ce que les producteurs biologiques concernés par cette matière active ont eux-mêmes engagé depuis plusieurs décennies, en adaptant progressivement et continuellement leurs cahiers des charges.

Le colloque a permis de révéler les carences des modèles scientifiques dans le processus d'homologation des produits d'origine naturelle utilisés en agriculture, et d'appeler à la transformation des modèles d'évaluation de ces substances.

Les organisateurs du colloque réclament pour l'utilisation de la matière active cuivre, oligo-élément indispensable à tous les organismes vivants, que l'on conserve pour le moment la réglementation autorisée jusqu'alors en Agriculture Biologique, soit 6 kg/ha/an en moyenne lissée sur 5 ans, dans l'attente de propositions de nouveaux protocoles d'évaluation par les agences.

Ils réclament d'autre part que le gouvernement s'investisse dans le Plan National Cuivre proposé par la FNAB, pour doter la France d'une stratégie et de moyens techniques, financiers et législatifs nécessaires à l'accompagnement de l'évolution des pratiques vers une poursuite de la baisse des doses de cuivre, tout en conservant la possibilité d'adapter les doses en fonction de la climatologie annuelle.



COLLOQUE SUR LE CUIVRE DU JEUDI 18 OCTOBRE 2018

> Visionner les conférences <

COLLOQUE CONF 2.1
Jacques CARROGET
COLLOQUE CONF 2.2
Marc CHOVELON
COLLOQUE CONF 2.3
Jérôme BOURGEOIS
COLLOQUE CONF 2.4
Jérôme BLIN
COLLOQUE CONF 2.5
Témoignages des autres régions viticoles
COLLOQUE CONF 3
Gwenaël IMFELD
COLLOQUE CONF 4
Matthias WEIDENAUER
COLLOQUE CONF 6
Johann MERLE
COLLOQUE CONF 7
Marie THIOLLET-SCHOLTUS et Yves DIETRICH
COLLOQUE CONF 8
Marc CHOVELON
COLLOQUE CUIVRE CONF 10
Olivier HORIOT
COLLOQUE CUIVRE CONF 13
Sylvie DULONG


Retrouvez les PowerPoint de présentation des intervenants sur le site de notre partenaire :

> www.opaba.org/bioenalsace/colloque-le-cuivre-en-viticulture-bio <





ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU JEUDI 26 AVRIL 2018

AG du jeudi 28 avril 2018

L’ACB a tenu son Assemblée Générale, le jeudi 26 avril 2018, à la Maison du Patrimoine de St Julien-les-Villas dans l’Aube.

Cela fait 20 ans que l’association se bat pour faire reconnaître les bienfaits de l’Agriculture Biologique en Champagne. Les membres du conseil d’administration sont fiers de présenter toutes les actions menées par les 64 adhérents et 5 sympathisants en 2017 : animations, formations, salon Bulles Bio, communication et veille contre l’usurpation du label Bio.

« De plus en plus de vignerons se tournent aujourd’hui vers nos façons de faire. » déclare David Leclapart. Les chiffres le confirment : le seuil des 2% de l’appellation en AB sera bientôt franchi, soit 4 fois plus qu’il y a dix ans.

Jean-Pierre Fleury, président d’honneur de l’ACB appelle à accompagner le plan de communication engagé par le Syndicat Général des Vignerons « par un signe fort, celui d’interdire l’usage des herbicides dans le cahiers des charge de l’appellation. »

Pascal Doquet clôt son discours moral en soulignant « Nous rencontrons un grand succès auprès des professionnels de monde du vin, qui deviennent nos ambassadeurs fidèles un peu partout sur la planète. Mais si les choses avancent, c’est encore bien trop lentement par rapport aux enjeux écologiques de notre appellation. L’ACB et ses partenaires ont encore beaucoup à faire, explorer et convaincre. »



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