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DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE - MARDI 11 MAI À CHOUILLY (51)

DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE


Durant la réunion d'information organisée dans le cadre de l'AMI Filère Champagnes Bio, le vigneron Jean-Pierre VAZART nous a livré ses réflexions sur le temps de la conversion :

« J'ai démarré la conversion bio de mon domaine de 11 ha en 2017, en choisissant d'étaler le démarrage de conversions de mes différentes parcelles, sur 3 ans. Ce ne sera qu'en 2022 que l'ensemble du domaine produira des raisins bio.

Je n'ai pas décidé de me lancer du jour au lendemain. Je me suis d'abord certifié HVE en 2012, puis en VDC. Pour le passage en bio, la décision s'est prise au niveau familial. Le rythme de travail en AB, cela peut aussi avoir un impact sur la famille.

On ne passe pas en bio tout seul, mais parce qu'on a croisé des bio, qui nous ont dit que ce n'était pas facile, mais que cela fonctionnait.

Je me rendu compte que je me suis engagé grâce à d'autres personnes et que j'avais un jumeau bio. On s'appelle, on se rassure quand la météo est bizarroïde ; cela fait du bien d'en parler. J'incite vraiment les gens qui souhaitent se convertir, à avoir des contacts, à échanger, demander de l'aide. L'Association des Champagnes Biologiques, c'est la concrétisation de ce besoin d'échanges. C'est rassurant de parler le même langage technique, d'avoir des réflexes communs pour savoir quand intervenir.

Bon, il faut savoir accepter de perdre aussi, de perdre en « confort de travail » si l'on peut dire. Il est indispensable d'avoir toujours un plan B en cas de pépins, investir dans du matériel de remplacement au cas où, avoir les moyens de le réparer rapidement aussi.

Et il est juste impossible d'être indisponible durant la période des traitements !

Actuellement, nous sommes 4 à pouvoir monter sur le tracteur au domaine.

Pour moi la première chose c'est l'efficacité du matériel. La deuxième, l'organisation du travail.


Discuter avec mes auditeurs (de l'organisme de contrôle) m'a beaucoup aidé également pendant ma conversion. Je suis chez OCACIA. Les auditeurs sont extrêmement professionnels, aussi tatillons que formateurs, mais jamais bêtement administratifs. Du fait de l'exigence de traçabilité de la certification, il faut être strict et enregistrer au fur et à mesure tous les éléments soumis au contrôle. La traçabilité « à moitié » ça ne fonctionne pas !


Aujourd'hui, sincèrement je regrette bien d'avoir choisi ce plan de conversion étalé sur 3 ans. On est confronté au cumul du temps champenois, et du temps de conversion. 6 ans pour produire une bouteille bio au minimum. Je piaffe d'impatience !


3 ans de conversion, on pourrait prendre cela seulement pour un moment d'adaptation pour la vigne, mais en fait, c'est une période de transition pour se mettre en phase nous-même avec tout le processus.

En vinification, cela peut être compliqué. Le cahier des charges en viticulture est plutôt simple à intégrer, cuivre, soufre, quelques tisanes et des huiles essentielles. Pour la vinification, il y a des subtilités dans le cahiers des charges, des erreurs à ne pas faire. Ces erreurs-là peuvent impacter très vite la production !


Attention, il ne faut se mettre en bio, juste pour des raisons commerciales, pour valoriser ses raisins ; ce serait prendre la question à l'envers. Je pense que ce doit être une décision philosophique, parce que c'est le moment d'y aller dans son propre parcours.


Maintenant, j'aurais vraiment du mal à revenir en arrière, même si on a à nouveau une année comme 2016, je ne pourrai pas remettre de produits conventionnels. J'ai changé de manière de voir les produits conventionnels - je les connais hélas très bien pour les avoir utilisés. Les produits que je pulvérisais il y a quelques années, étaient dits sans danger, et tout d'un coup ils sont devenus CMR !


L'état d'esprit de mon personnel a changé également, dès la récolte 2017, cette année si problématique. Dans une de mes parcelles où je faisais des essais bio depuis 2014, il n'y a pas eu besoin de faire de tri du tout, 0 tri ! Alors que le reste de la vendange tout le monde sait combien elle a été impactée par le botrytis.

Ces raisins hyper sains ont convaincu l'équipe que nos choix étaient justifiés.


Le mot « Conversion » est un mot assez adapté en fait pour décrire l'évolution de mon état d'esprit ces dernières années. « La Bio » ce n'est pas très facile à expliquer. Je dirais que mon vignoble, peu à peu, me devient plus compréhensible. Avant c'était pour moi un simple outil de production, maintenant, je le considère plus comme un membre de l'équipe.


DÉCOUVERTE DE LA FILIERE CHAMPAGNE BIOLOGIQUE




VIGNE BIO OUVERTE SUR LA CONVERSION EN VITICULTURE BIOLOGIQUE CHEZ ALEXANDRE CHAILLON

MARDI 9 MARS 2021

Vigne Bio Ouverte sur la conversion biologique au domaine Alexandre Chaillon - Mardi 9 mars 2021


Durant cette animation, Alexandre Chaillon, vigneron à Aÿ, a partagé son parcours de conversion, un long chemin inspirant, durant lequel il s'est posé de nombreuses questions :

« J'ai démarré la conversion bio de mon domaine de 11 ha en 2017, en choisissant d'étaler le démarrage de conversions de mes différentes parcelles, sur 3 ans. Ce ne sera qu'en 2022 que l'ensemble du domaine produira des raisins bio.

Je n'ai pas décidé de me lancer du jour au lendemain. Je me suis d'abord certifié HVE en 2012, puis en VDC. Pour le passage en bio, la décision s'est prise au niveau familial. Le rythme de travail en AB, cela peut aussi avoir un impact sur la famille.


On ne passe pas en bio tout seul, mais parce qu'on a croisé des bio, qui nous ont dit que ce n'était pas facile, mais que cela fonctionnait.

Je me rendu compte que je me suis engagé grâce à d'autres personnes et que j'avais un jumeau bio. On s'appelle, on se rassure quand la météo est bizarroïde ; cela fait du bien d'en parler. J'incite vraiment les gens qui souhaitent se convertir, à avoir des contacts, à échanger, demander de l'aide. L'Association des Champagnes Biologiques, c'est la concrétisation de ce besoin d'échanges. C'est rassurant de parler le même langage technique, d'avoir des réflexes communs pour savoir quand intervenir.


Bon, il faut savoir accepter de perdre aussi, de perdre en « confort de travail » si l'on peut dire. Il est indispensable d'avoir toujours un plan B en cas de pépins, investir dans du matériel de remplacement au cas où, avoir les moyens de le réparer rapidement aussi.

Et il est juste impossible d'être indisponible durant la période des traitements !

Actuellement, nous sommes 4 à pouvoir monter sur le tracteur au domaine.

Pour moi la première chose c'est l'efficacité du matériel. La deuxième, l'organisation du travail.


Discuter avec mes auditeurs (de l'organisme de contrôle) m'a beaucoup aidé également pendant ma conversion. Je suis chez OCACIA. Les auditeurs sont extrêmement professionnels, aussi tatillons que formateurs, mais jamais bêtement administratifs. Du fait de l'exigence de traçabilité de la certification, il faut être strict et enregistrer au fur et à mesure tous les éléments soumis au contrôle. La traçabilité « à moitié » ça ne fonctionne pas !


Aujourd'hui, sincèrement je regrette bien d'avoir choisi ce plan de conversion étalé sur 3 ans. On est confronté au cumul du temps champenois, et du temps de conversion. 6 ans pour produire une bouteille bio au minimum. Je piaffe d'impatience !


3 ans de conversion, on pourrait prendre cela seulement pour un moment d'adaptation pour la vigne, mais en fait, c'est une période de transition pour se mettre en phase nous-même avec tout le processus.

En vinification, cela peut être compliqué. Le cahier des charges en viticulture est plutôt simple à intégrer, cuivre, soufre, quelques tisanes et des huiles essentielles. Pour la vinification, il y a des subtilités dans le cahiers des charges, des erreurs à ne pas faire. Ces erreurs-là peuvent impacter très vite la production !


Attention, il ne faut se mettre en bio, juste pour des raisons commerciales, pour valoriser ses raisins ; ce serait prendre la question à l'envers. Je pense que ce doit être une décision philosophique, parce que c'est le moment d'y aller dans son propre parcours.


Maintenant, j'aurais vraiment du mal à revenir en arrière, même si on a à nouveau une année comme 2016, je ne pourrai pas remettre de produits conventionnels. J'ai changé de manière de voir les produits conventionnels - je les connais hélas très bien pour les avoir utilisés. Les produits que je pulvérisais il y a quelques années, étaient dits sans danger, et tout d'un coup ils sont devenus CMR !


L'état d'esprit de mon personnel a changé également, dès la récolte 2017, cette année si problématique. Dans une de mes parcelles où je faisais des essais bio depuis 2014, il n'y a pas eu besoin de faire de tri du tout, 0 tri ! Alors que le reste de la vendange tout le monde sait combien elle a été impactée par le botrytis.

Ces raisins hyper sains ont convaincu l'équipe que nos choix étaient justifiés.


Le mot « Conversion » est un mot assez adapté en fait pour décrire l'évolution de mon état d'esprit ces dernières années. « La Bio » ce n'est pas très facile à expliquer. Je dirais que mon vignoble, peu à peu, me devient plus compréhensible. Avant c'était pour moi un simple outil de production, maintenant, je le considère plus comme un membre de l'équipe. »





VIGNE BIO OUVERTE SUR LA VINIFICATION EN AB AU DOMAINE JEAUNAUX-ROBIN – JEUDI 18 FÉVRIER 2021

Vigne Bio Ouverte sur la vinification en AB au domaine Jeaunaux-Robin - Jeudi 18 février 2021


Jeudi 18 février, Cyril JEAUNAUX nous a accueilli à TALUS-SAINT-PRIX pour évoquer la vinification en Agriculture Biologique.

Cyril et Clémence sont à la tête d'un domaine de 5,7 hectares, réparti entre Talus-St-Prix (4,5 ha) dans la vallée du Petit Morin, et Montier en l'Isle dans la Côte des Bar, où ils ont planté (1,2 ha) en 2001 et 2002.

2021 est une année importante pour le domaine, car ils démarrent la commercialisation de leurs premières cuvées bio.

A la vendange, Cyril bénéficie de l'installation de 2 pressoirs Coquart traditionnels, un 2000 et un 4000 kg qui vont lui permettre de n'avoir aucun délai de pressurage et de séparer au mieux ses jus pour les différents assemblages et cuvées parcellaires.

« On a construit notre cave, en pierre issues de la carrière de vertus, en 1983. Elle est très agréable à travailler. Au départ, j'ai acheté à un vigneron bourguignon, des fûts de 3 vins, et puis maintenant je les renouvelle progressivement en achetant des fûts de chêne neufs. J'ai fait l'acquisition en 2020 d'un fût neuf en acacia, de la tonnellerie de Champagne, très intéressant, car il n'apporte pas d'arômes boisés qui viendraient masquer la personnalité des vins. Je suis curieux de voir comme ce fût va vieillir ! J'ai aussi envie d'acheter de plus gros volumes, un foudre ... mais j'aime également le vieillissement en cuve, surtout pour les meuniers. »

Cyril éveille grandement l'attention de ses hôtes par la dégustation de ses vins clairs 2020 : Meuniers sur différents parcelles, terroirs de petites et grosses meulières, Pinots Noirs sur argile rouge, Pinots de l'Aube, Chardonnay en fût d'acacia, un Rosé de saignée, pur meunier, obtenu par une macération de 3 jours...

La production varie selon les années entre 30 et 45 000 bouteilles. Cette année, le tirage aura lieu au mois d'avril et Cyril mettra en bouteilles 4 cuvées d'assemblage et 3 cuvées parcellaires.

« Avant, on était exclusivement sur une clientèle particulière, constitués d'habitués. On réalise aujourd'hui 60% de nos ventes à l'export. Il est certain que les importateurs sont très sensibles à notre manière de travailler. On va maintenant essayer de développer notre clientèle pro en France. »

Le salon professionnel « Les Champagnes Bio à Lyon », s'il peut bien avoir lieu cet automne, sera certainement une bonne occasion.

Les VIGNES BIO OUVERTES sont organisées, dans le cadre du projet de développement de la Filière Champagne Bio, financé par Les Agences de l'Eau, pour la préservation de la ressource en eau.




ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ACB – VENDREDI 12 FÉVRIER 2021

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ACB – VENDREDI 12 FÉVRIER 2021


L'ACB a tenu, vendredi 12 février 2021 , son Assemblée Générale Ordinaire à Blancs-Coteaux, en présentiel, mais en comité restreint, à une quarantaine d'adhérents du fait des conditions sanitaires.

Grâce à la bonne intelligence qui règnent entre les adhérents, l'assemblée a été en mesure de prendre les résolutions nécessaires afin de poursuivre ses actions pour développer la Filière Champagne Biologique et expliquer le mode de culture biologique, autant aux professionnels champenois, qu'aux communicants du monde du vin.

Le bilan des activités de l'année 2020 a été réalisé et les projets et résolutions pour 2021 présentées et votées. Le Conseil d'Administration accueille 5 nouveaux stagiaires en son sein.

Les membres du conseil, et les 115 domaines qui adhèrent à l'association, n'ont pas relâché leurs efforts cette année afin de partager leurs connaissances.

En 2020, les surfaces en conversion ont augmenté de près de 70 % et si les notifications enregistrées à l'Agence Bio sont bien confirmées par l'Observatoire Régional de l'AB, le vignoble bio et en conversion devrait atteindre 6% de la surface de l'appellation !

L'association espère reprendre bientôt ses préparatifs pour les salons programmés à l'automne, Les Champagnes Bio à San Sebastián, et Les Champagnes Bio à Lyon. D'ici là, les différentes commissions, technique, usurpation et formation, vont poursuivre leurs activités et les adhérents expérimentés seront heureux de partager leurs expériences lors des Vignes Bio Ouvertes, dont la réunion se poursuit en effectif restreint.

L'ADN de l'association demeure le partage des connaissances, l'entraide et le respect du vivant. « La Bio met en mouvement quiconque s'en approche, remet en question, redonne du sens, de la valeur au travail, rend fièr.e celle et celui qui s'y engage.

Chercher et trouver les solutions agronomiques dans le vivant, le minéral, transformer les terres dont on est responsable, développer une biodiversité à toutes les échelles, du plus petit microbe, champignon, à la réintroduction d'arbres et 'arbustes, de gites pour la faune, voilà ce que les Bio ont initié, voilà ce qui diffuse progressivement dans les pratiques agricoles même conventionnelles. », rappelle le président de l'ACB, Pascal Doquet.

> Retrouvez-ici le Rapport Moral du Président, Pascal Doquet. <




Journée d'accueil pour les nouveaux adhérents - Vendredi 29 Janvier 2021

Accueil Nouveaux Adhérents 2021


Vendredi 29 janvier, chez le vigneron Thibault Legrand, était organisée une journée pour les nouveaux adhérents de l'ACB, afin d'évoquer le fonctionnement de l'Association.

Pascal Doquet, qui préside l'ACB depuis 2016, a retracé l'historique du réseau des agrobiologistes, les efforts réalisés par les vignerons bio de Champagne au fils des années, pour se structurer et faire des émules.

Les différentes commissions de travail, technique, animation, usurpation, communication et salons, sont ouvertes à tous les adhérents qui souhaitent s'y impliquer. « Plus nous seront nombreux à échanger sur nos pratiques, partager nos difficultés et nos apprentissages, plus nos actions pour développer la viticulture bio en Champagne seront efficaces. »

27 nouveaux adhérents ont rejoint l'association cette année.

La cave de Thibault est logée dans un site d'exception, « La Cave aux Coquillages ». Ce centre paléontologique est l'œuvre titanesque de son père, qui en creusant depuis 1997 le sous-sol de Fleury-la-Rivière, a révélé un patrimoine fossilifère époustouflant.

Thibault vient pour sa part d'aménager un centre de formation, dédié à la viticulture biologique, et collabore avec Bio en Grand Est, ou le MABD pour accueillir les vignerons désireux d'envisager de nouvelles pratiques, comme la vinification douce et sans intrants ou l'agroforesterie."




Vigne Bio Ouverte sur la vinification en AB au domaine Bonnet-Ponson - Vendredi 15 janvier 2021

STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO


Vendredi 15 janvier 2021, le vigneron Cyril BONNET @champagne Bonnet-Ponson, a accueilli une quinzaine de producteurs à Chamery pour évoquer la vinification en Agriculture Biologique.

Chamery est un village exemplaire dans la Montagne de Reims. Fruit de la bénéfique émulation entre les vignerons du village, les parcelles conduites en bio et en conversion sont en passe de représenter 30 % de la surface de ce vignoble !

C’est heureux car la zone de captage de Villers-aux-Nœuds, attenante au village, soufre encore cruellement des pratiques agricoles. Les analyses d’eau brute y présentent des taux de contamination aux pesticides, 3 à 5 fois supérieurs aux normes de potabilité, nécessitant la couteuse installation d’une usine de retraitement pour éliminer les molécules toxiques.

Cyril a pour sa part décidé de bannir les pesticides de synthèse sur son domaine depuis 2013, année où il convainc sa famille de convertir en AB le parcellaire du village. Il poursuit l’engagement de l’intégralité du domaine l’année suivante, sur les villages de Verzenay, Coulommes-la-Montagne et Vrigny, soit une cinquantaine de parcelles sur 10 hectares.

Afin de mener cette tâche à bien sur ce parcellaire fort morcelé, il s’est entouré de 4 salariés permanents, d’un couple qui les rejoint à partir du mois de janvier et de 3 à 4 personnes durant le palissage. Pas toujours facile de gérer les contaminations dues au voisinage, il faut réagir et s’organiser au coup par coup. « On fait de son mieux. Plus on sera nombreux à se passer de pesticides de synthèse, plus on aura de résultats, collectivement. »

Cyril complète les traitements au cuivre et au soufre par des préparations à base de plantes qu’il récolte lui-même, consoude, prêle, ortie… Il développe sur son domaine l’agroforesterie et se forme à la taille douce.

Après les 3 années de conversion réglementaires, Cyril vendange ses premiers raisins certifiés bio en 2016. Il garde 80% de sa récolte et commercialise les raisins restants en les valorisant en bio.

« Le plus dur c’est de produire de beaux raisins. Ensuite, l’idée est d’intervenir le moins possible sur les vins. J’ai pris l’habitude de réaliser un pied de cuve une semaine avant la vendange, en ayant soin de couper des raisins dans l’après-midi pour qu’ils ne soient pas froids. 70 % des jus environ ne seront pas sulfités du tout. J’utilise un pressoir Coquart de 6000 kg, modulable. Je laisse débourber les jus une nuit. Les fermentations partent très vite. Je ne sépare pas forcément tailles et cuvée, cela dépend. Ensuite je ne touche plus aux vins jusqu’à la mise. Je laisse presque toutes les cuvées faire leur fermentation malolactique naturellement. Je ne bâtonne pas, ne filtre pas et ne colle pas.

Mon chai n’est pas très bien isolé. En ouvrant les portes une semaine, les vins passent au froid naturellement. Mon mode de vinification est très simple.»

25% des vins sont élevés en fûts, sans recherche de composés aromatiques. En tout une cinquantaine de tonneaux à ouiller. Cyril a également fait l’acquisition de 2 jarres en grès et il expérimente un ozoneur pour remplacer le méchage des tonneaux.

Les assemblages sont faits à la dernière minute et pour le tirage, Cyril utilise maintenant du sucre de betterave bio français. La production annuelle est de 70 000 bouteilles.

« Pour la transition entre production bio et non bio, le problème c’est la gestion de la réserve et de sa traçabilité. Il faut réfléchir à si on souhaite garder une continuité avec le style des vins que l’on faisait avant. J’ai pris mon temps pour ma cuvée perpétuelle. Je n’ai terminé d’écouler ma réserve non bio qu’en 2019. Chacun doit trouver sa propre logique, en fonction de l’âge auquel on souhaite vendre ses vins, ses nécessités économiques, sa réserve disponible. »

Cyril fait déguster à ses visiteurs quelques vins clairs, dont on note déjà la belle maturité. Un assemblage de 3 cépages de Vrigny et des Chardonnays de Coulommes, élevés en fût et sans soufre. Un « tout vin » de vieilles vignes de Verzenay, sa réserve bio de 2017 à 2020 et enfin un assemblage des 7 cépages élevé dans un œuf en grès. Ils ont aussi la chance de découvrir, sa cuvée bio « Seconde Nature » Chamery Premier Cru, sans soufre.

« Je n’ai pas souhaité créer une nouvelle marque en arrivant sur le domaine, c’est important pour moi d’honorer le travail de ma famille, mon grand-père, mon père qui se sont tant investis et qui ont construit mon outil de travail .

Pour moi, le passage en bio permet de produire des vins qui ont plus de profondeur, de longueur. Je trouve qu’en travaillant les vignes de cette manière, j’obtiens de belles acidités, des cuvées structurées et équilibrées.»


Pour aller plus loin sur la réglementation en vinification en AB, vous pouvez consulter la fiche de réglementation "Réglementation Biologique" ici.


Les VIGNES BIO OUVERTES sont organisées par Bio en Grand Est @agriculturebioGE et l’ACB ainsi que Les Chambres d’Agriculture de Champagne, dans le cadre du projet de développement de la Filière Champagne Bio, financé par Les Agences de l’Eau, pour la préservation de la ressource en eau.




JUIN 2020 - Lancement de la « STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO »

STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO


L’appellation Champagne représente 34000 ha de vignoble, dont 5800 ha sur des Aires d'Alimentation de Captage (AAC). L'analyse de l'eau captée sur ces zones révèle la dégradation de près de 70% des captages par la présence de Produits Phytosanitaires (source AESN 2019). La viticulture Bio, en arrêtant l'usage des herbicides et autres produits phytosanitaires de synthèse capables de migrer dans les nappes d'eau, est une solution efficace pour préserver l'environnement sous de nombreux aspects, et en particulier la qualité de l'eau.

Pour soutenir et encourager le développement de la viticulture biologique en Champagne, différents acteurs majeurs du territoire se mobilisent. Pour une durée de 2 ans, cet écosystème professionnel va mener de multiples études et actions technico-économiques dont les objectifs sont présentées ci-dessous, afin de sensibiliser, former, structurer, les différents rouages de la Filière Champagne Bio, en particulier sur les zones à enjeu eau.

LES PARTENAIRES DU PROJET :

STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO - LES PARTENAIRES


LES OBJECTIFS :

1 - Protéger la ressource en eau : développer la viticulture biologique sur les Aires d'Alimentation de Captage via des animations de sensibilisation auprès des vignerons.


2 - Lever les freins à la conversion :

> Accompagner les viticulteurs dans leur conversion

> Soutenir les viticulteurs certifiés sur les problématiques techniques • Développer la prestation de service Bio


3 - Développer un maillage territorial de pressurage et de vinification Bio :

> Accompagner les opérateurs vers la certification Bio :

coopératives, négoces et prestataires

> Etudier les besoins et les capacités de pressurage et de vinification pour accompagner le développement des surfaces en conversion

> Assurer le suivi de la production des raisins

> Développer ce maillage en priorité dans les Aires d'Alimentation de Captage


4 - Assurer la valorisation de l'ensemble des produits et co-produits de la filière :

> Accompagner l'appropriation des techniques de vinification en Bio

> Organiser des événements de communication sur le Champagne Bio

> Mettre en place des débouchés pour les co-produits viti-vinicoles de la filière Bio


5 - Acquérir des références technico-économiques :

> Réaliser une étude de marché des Champagnes Bio

> Evaluer les coûts de production des raisins Bio

> Etudier les prix d'achats pratiqués des raisins Bio


Ce projet est réalisé dans le cadre de l'Appel à Manifestation d'Intérêt pour le Soutien aux filières favorables à la protection de la ressource en eau.


STRUCTURATION DE LA FILIÈRE CHAMPAGNE BIO - LE SOUTIEN




RENCONTRE : "COMMENT FAVORISER LA BIODIVERSITÉ DANS LES VIGNES ?"

Rencontre Viticulture et Biodiversité 2020


Pour répondre à cette question, l'Association des Champagnes Biologiques, Bio en Grand Est et la Ligue de Protection des Oiseaux organisent une présentation du travail de Diagnostic Biodiversité, réalisé sur le domaine viticole Ruppert-Leroy à Essoyes dans l'Aube.

Réalisés dans le cadre du programme « Trame Verte et Bleue* », grâce aux techniciens de la LPO, les diagnostics permettent de mettre en évidence les éléments de paysage, les pratiques favorables à la biodiversité, et d'apporter des améliorations, selon les possibilités des viticulteurs.

La première des choses est d'identifier les pratiques favorables à la biodiversité, puis d'en expliquer la raison. Les viticulteurs n'en sont pas toujours conscients. Un arbre, ce n'est pas juste un arbre, il fournit des cavités permettant aux oiseaux de nicher. Il faut réfléchir à conserver des plantes qui fleurissent tardivement quand les ressources pour les insectes polinisateurs se font rares. De même, penser que des fruits disponibles dès le printemps peuvent se révéler essentiels au retour des oiseaux migrateurs. Pour la taille des haies, certaines périodes sont défavorables, certains outils de tailles sont mieux adaptés que d'autres. Lorsqu'il faut refaire une portion de muret qui s'écroule, il est préférable de conserver la pratique traditionnelle de construction en pierres sèches plutôt que de maçonner. Les pierres sèches sont riches en cavités et en abris pour la faune, et en supports pour la flore. Sur les parcelles, la diversité floristique est beaucoup plus importante si les pratiques viticoles laissent la flore naturelle s'exprimer.

Enherbement de l'inter-rang, tournières et chemins, lisières et haies, plantation d'arbres, passages et abris pour la faune, tout est passé en revue.

Le but est d'intégrer la biodiversité dans la conduite de l'exploitation, sans que ce soit une contrainte, en réalisant que ce qui est bon pour la biodiversité, l'est aussi pour les cultures.

Le domaine Ruppert-Leroy est conduit en bio depuis 2010 et certifié Demeter depuis 2014. Le diagnostic biodiversité a permis de recenser 79 espèces animales dans les parcelles et dans un tampon de 100 m autour de celles-ci. 34 espèces d'oiseaux ont été inventoriées. Parmi elles, 10 espèces sont inscrites en liste rouge régionale et/ou nationale, comme le Bruant zizi et l'Alouette des champs.

La présentation sera suivie d'une dégustation de champagnes biologiques offerte par les vignerons de l'ACB.


Rencontre Viticulture et Biodiversité

Vendredi 7 février 2020 - à 15H
Lieu : Champagne Devaux
Hameaux de Villeneuve, 10110 Bar-sur-Seine


> Inscriptions en cliquant ici <


* : Dispositif "Trame Verte et Bleue" financé par les Agence de l'Eau, la DREAL et la Région Grand Est.



COMMUNIQUÉ DU 20 OCTOBRE 2018 - COLLOQUE SUR LE CUIVRE

Le cuivre en viticulture bio, quels enjeux pour demain ?

Ce jeudi 18 octobre 2018, environ 300 professionnels et journalistes ont suivi avec attention les interventions de chercheurs, vignerons et techniciens de la viticulture biologique, rassemblés dans les locaux du Champagne Louis Roederer à Reims par la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique, Bio en Grand Est et l'Association des Champagnes Biologiques.

Le but du Colloque était d'avertir, avant le prochain vote des états membres de l'Union Européenne, des conséquences désastreuses pour la viticulture biologique du projet réglementaire de la Commission européenne de ré-homologation du cuivre à des doses d'emploi insuffisantes dans de nombreuses régions viticoles.

Des représentants des Vignobles de la Loire, du Bordelais, de la Bourgogne et du Jura, sont venus soutenir les vignerons champenois et alsaciens, et augurer de l'arrêt du développement de la viticulture biologique dans leurs régions, du fait d'une décision européenne qui serait prise à partir d'une évaluation scientifique inadaptée à la substance cuivre.

Ont été exposées les pistes de recherche et d'évolution des pratiques culturales visant à réduire les doses utilisées, dans la continuité de ce que les producteurs biologiques concernés par cette matière active ont eux-mêmes engagé depuis plusieurs décennies, en adaptant progressivement et continuellement leurs cahiers des charges.

Le colloque a permis de révéler les carences des modèles scientifiques dans le processus d'homologation des produits d'origine naturelle utilisés en agriculture, et d'appeler à la transformation des modèles d'évaluation de ces substances.

Les organisateurs du colloque réclament pour l'utilisation de la matière active cuivre, oligo-élément indispensable à tous les organismes vivants, que l'on conserve pour le moment la réglementation autorisée jusqu'alors en Agriculture Biologique, soit 6 kg/ha/an en moyenne lissée sur 5 ans, dans l'attente de propositions de nouveaux protocoles d'évaluation par les agences.

Ils réclament d'autre part que le gouvernement s'investisse dans le Plan National Cuivre proposé par la FNAB, pour doter la France d'une stratégie et de moyens techniques, financiers et législatifs nécessaires à l'accompagnement de l'évolution des pratiques vers une poursuite de la baisse des doses de cuivre, tout en conservant la possibilité d'adapter les doses en fonction de la climatologie annuelle.



COLLOQUE SUR LE CUIVRE DU JEUDI 18 OCTOBRE 2018

> Visionner les conférences <

COLLOQUE CONF 2.1
Jacques CARROGET
COLLOQUE CONF 2.2
Marc CHOVELON
COLLOQUE CONF 2.3
Jérôme BOURGEOIS
COLLOQUE CONF 2.4
Jérôme BLIN
COLLOQUE CONF 2.5
Témoignages des autres régions viticoles
COLLOQUE CONF 3
Gwenaël IMFELD
COLLOQUE CONF 4
Matthias WEIDENAUER
COLLOQUE CONF 6
Johann MERLE
COLLOQUE CONF 7
Marie THIOLLET-SCHOLTUS et Yves DIETRICH
COLLOQUE CONF 8
Marc CHOVELON
COLLOQUE CUIVRE CONF 10
Olivier HORIOT
COLLOQUE CUIVRE CONF 13
Sylvie DULONG


Retrouvez les PowerPoint de présentation des intervenants sur le site de notre partenaire :

> www.opaba.org/bioenalsace/colloque-le-cuivre-en-viticulture-bio <





ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU JEUDI 26 AVRIL 2018

AG du jeudi 28 avril 2018

L’ACB a tenu son Assemblée Générale, le jeudi 26 avril 2018, à la Maison du Patrimoine de St Julien-les-Villas dans l’Aube.

Cela fait 20 ans que l’association se bat pour faire reconnaître les bienfaits de l’Agriculture Biologique en Champagne. Les membres du conseil d’administration sont fiers de présenter toutes les actions menées par les 64 adhérents et 5 sympathisants en 2017 : animations, formations, salon Bulles Bio, communication et veille contre l’usurpation du label Bio.

« De plus en plus de vignerons se tournent aujourd’hui vers nos façons de faire. » déclare David Leclapart. Les chiffres le confirment : le seuil des 2% de l’appellation en AB sera bientôt franchi, soit 4 fois plus qu’il y a dix ans.

Jean-Pierre Fleury, président d’honneur de l’ACB appelle à accompagner le plan de communication engagé par le Syndicat Général des Vignerons « par un signe fort, celui d’interdire l’usage des herbicides dans le cahiers des charge de l’appellation. »

Pascal Doquet clôt son discours moral en soulignant « Nous rencontrons un grand succès auprès des professionnels de monde du vin, qui deviennent nos ambassadeurs fidèles un peu partout sur la planète. Mais si les choses avancent, c’est encore bien trop lentement par rapport aux enjeux écologiques de notre appellation. L’ACB et ses partenaires ont encore beaucoup à faire, explorer et convaincre. »